Des sources militaires démentent, « L’ANP n’a pas intervenu en Libye »

Des sources militaires démentent, « L’ANP n’a pas intervenu en Libye »

2012-anp_945785327.jpgL’Algérie demeure sur sa position. Elle n’interviendra sous aucun prétexte au-delà de ses frontières, même à la demande de certains pays qui souhaitent une assistance de l’ANP.

L’hebdomadaire français, Le Nouvel Observateur a rapporté dans son édition du 7 novembre dernier, une information selon laquelle l’Armée algérienne a mené un assaut contre une base terroriste située à 200 km au sud de In Aménas. «Le 24 octobre dernier, plusieurs centaines de membres des forces spéciales de l’armée algérienne appuyées par des avions de chasse, des hélicoptères et des chars, ont mené un raid contre une base jihadiste en Libye, à 200 km au sud du site gazier de In Aménas, là où avait eu lieu la prise d’otages massive de janvier 2013».

Au-delà de la terminologie teintée de fausse neutralité utilisée par le journaliste qui désigne des criminels sans foi, ni loi sous le vocable de jihadistes qui auraient une cause à défendre, l’article contient de nombreuses imprécisions et quelques contradictions et non des moindres. Le journal localise le lieu de l’attaque à 200 km au sud de In Aménas.

A cette distance et si l’on suit son orientation, on est toujours en Algérie et plus précisément à mi-chemin entre In Aménas et le Tassili. Le Nouvel Obs ignore-t-il à ce point la carte de l’Algérie, ou vraisemblablement c’est son empressement de rapporter que l’Armée algérienne aurait opéré au-delà des frontières du pays, qui ne lui a pas laissé suffisamment de temps pour se documenter? Pour des sources sécuritaires très bien informées «l’information dudit média n’a aucun fondement, c’est de la manipulation et de l’intox qui arrangent tout simplement le Royaume et c’est certainement pas l’Algérie qui va transgresser ses principes fondamentaux de non-ingérence».

L’Algérie a bien le droit de se défendre, elle a aussi le droit de poursuite en cas de menace et de tentative, c’est une notion universelle reconnue par la majorité des Etats qui ont des frontières communes et qui sont confrontés à de graves problèmes sécuritaires, confient nos sources. Néanmoins, l’Algérie demeure sur sa position. Elle n’interviendra sous aucun prétexte au-delà de ses frontières, même à la demande de certains pays qui souhaitent une assistance de l’ANP, elle est restée à l’écart de ce qui se passe dans les pays voisins. La question reste posée dans la mesure où l’article publié et mis en ligne, à la veille de la visite de John Kerry – elle a été reportée entre-temps – en Algérie, et au lendemain du discours provocateur prononcé par le roi du Maroc, adopte une démarche suspecte visant à embarrasser les autorités algériennes au moment justement où ces dernières mettent l’accent sur le principe «de non-ingérence quels que soient les motifs». Selon ce journaliste, l’attaque aurait eu lieu le 24 octobre dernier. Deux semaines se sont écoulées depuis sans qu’aucun média n’arrive à mettre la main sur une information de «première main» où il est question de «centaines de membres des forces spéciales», des «hélicoptères» et des «chars» faisant mouvement en plein désert. Ainsi, selon le Nouvel Obs, l’armée algérienne qui a toujours considéré les frontières algériennes comme une ligne rouge à ne pas traverser sous n’importe quel motif, aurait mobilisé toute une brigade, si l’on croit ses chiffres, pour intervenir en terre étrangère.

«La Constitution algérienne interdit formellement à l’armée, en temps de paix, de combattre hors du territoire national, mais l’état-major a considéré qu’il s’agissait-là d’un cas de force majeure», écrit-il avant de faire l’inventaire de l’arsenal qui aurait été découvert: des centaines de missiles toutes catégories, des dizaines de mitrailleuses 12,7,500 kalachnikovs etc…. Il nous suggère qu’il aurait eu ces détails directement de l’état-major avant de conclure que «cultivant le culte du secret, le ministère de la Défense à Alger a refusé de dire s’il y a eu des morts de part et d’autre lors de l’assaut et si des jihadistes avaient été faits prisonniers».

Pourquoi une telle obsession à travestir la réalité? Pourquoi le journaliste ne s’est-il pas limité au traitement de l’information telle qu’elle avait été donnée par d’autres canaux et qui consiste en la découverte par l’armée d’un important arsenal d’armes sophistiquées près de Djanet et probablement en provenance de Libye? D’un autre point de vue cette information est distillée dans un contexte de grand cafouillage entre l’Algérie et le Maroc et peu après le discours de Mohammed VI qui appelle l’Algérie à s’occuper de ses frontières Est. C’est tendancieux, concluent nos sources.