Des sociétés US en renfort ?

Des sociétés US en renfort ?

arton4317-4c307.jpgDes sociétés US spécialisées dans le secteur de la sécurité des sites stratégiques pétroliers vont peut-être commencer à activer bientôt en Algérie et principalement au Sud.

Une mission américaine sur la sécurité et la sûreté est prévue la semaine prochaine à Alger, pour discuter de la proposition US de faire appel à ces sociétés de sécurité pour garder leurs installations pétrolières au Sahara.

Leur déploiement sur le terrain n’est pas encore à l’ordre du jour, mais c’est le souhait du responsable du Commerce US en visite récemment en Algérie. Pour l’instant, les responsables algériens n’ont pas répondu à cette sollicitation.

En Algérie, il y a une politique sécuritaire « bien au point ». Les autorités algériennes n’ont jamais empêché les entreprises d’organiser leur propre sécurité.

Ce forcing opéré par les USA ces derniers jours sur l’Algérie ils y ont envoyé trois ministres en l’espace de quelques jours pour tâter le terrain- n’est pas fortuit et ne participe pas seulement à aider l’Algérie à bien maîtriser le processus d’extraction du gaz de schiste. Il s’agit de la sécurité énergétique, un des fondements de la politique US. Entre l’Algérie et les USA, ce n’est plus une histoire de sous et de bon sens, mais également, de sécurité des installations pétrolières et gazières.

Les Etats-Unis d’Amérique vont dépêcher une délégation de hauts responsables en Algérie pour défendre le principe de l’exploitation du gaz de schiste. Il est à souligner qu’une bonne partie des compagnies internationales impliquées dans les opérations d’expérimentation en cours actuellement à In Salah sont américaines.

Parmi ces compagnies on trouve Halliburton, Anadarko, ExxonMobil et Chevron. Ces sociétés de sécurité privée interviennent dans les zones à fort risque sécuritaire. Ainsi, une société dénommée Blackwater, qui est intervenue en Irak dès la chute du régime de Saddam Hussein, jouissait d’impunité lors de ses missions en Irak. Surtout connue pour ses bavures, elle a été impliquée dans plusieurs opérations. Blackwater, rebaptisée Xe Services en 2009 puis Academi en 2011, développe ses activités dans la protection de P-DG et de dignitaires étrangers.

Les activités des hommes qu’elle emploie sont tout autres, puisque ces derniers recourent à des techniques et à des équipements militaires pour s’assurer du bon déroulement de leur mission. En Algérie, quatre sociétés étrangères se partagent, en situation de quasi-monopole, le marché de la sécurité des installations pétrolières et gazières.

Deux sont britanniques : Control Risks et Stirling ; les deux autres sont françaises : GEOS et Amarante. La société française GEOS, dont le bureau est à Hydra sur les hauteurs d’Alger, est dirigée par le général de corps d’armée Jean Heinrich, président de son directoire après avoir dirigé le service Action de la DGSE et fondé la DRM (Direction du renseignement militaire). GEOS recrute d’anciens parachutistes et d’ex-légionnaires pour ses activités en Algérie. Elle y concurrence directement sa rivale Amarante.

Celle-ci est codirigée par Pierre Antoine Lorenzi, un ancien cadre du ministère français de la Défense et Alexandre Hollander, un ancien officier supérieur des forces spéciales françaises et du renseignement. Mais ces sociétés présentes en Algérie ne sont pas les seules à faire appel à d’anciens militaires des forces spéciales : des banques comme la Société Générale sont connues pour employer d’anciens commandos-parachutistes comme cadres gérant ses succursales en Algérie.

Leurs rivales britanniques sont plus actives et plus richement dotées. Control Risks dispose d’un large réseau sur les cinq continents et est connue pour sa gestion des situations sécuritaires complexes en milieu hostile. Stirling emploie d’anciens SAS et SBS, l’élite des forces spéciales britanniques. Ses activités sont très diversifiées et peuvent inclure des opérations spéciales clandestines.

A côté de ces géants, des dizaines de sociétés de gardiennage dirigées par d’anciens officiers de l’armée et de la gendarmerie algériennes opèrent en sous-traitance pour Sonatrach et ses filiales.

L’octroi des marchés se fait le plus souvent de gré à gré et suivant des procédures peu transparentes. La gestion de ces sociétés est opaque et le peu qu’on en sait provient des très rares mouvements de protestation des agents de sécurité, dont les salaires sont divisés par deux par rapport à ceux pratiqués par les sociétés dépendant d’opérateurs publiques.