Des réseaux de trafic d’armes démantelés dans le sud

Des réseaux de trafic d’armes démantelés dans le sud

In this photo taken on Sunday, May 24, 2009 an Algerian gendarme watches through his binoculars as he patrols in the desert near Bechar at the Moroccan border, about 1000km West of Algiers, Algeria. (AP Photo)Plusieurs armes à feu viennent d’être saisies par les gendarmes au cours de différentes opérations menées aux frontières. A travers plusieurs communiqués, la Gendarmerie nationale annonce avoir découvert des fusils, des PA et une kalachnikov en possession de trafiquants d’armes.

Lundi, les gendarmes de la brigade de Silet (Tamanrasset) ont présenté devant le procureur de la République près le tribunal de Tamanrasset un présumé trafiquant d’armes âgé de 39 ans, pour association de malfaiteurs, vol qualifié et complicité. Il a été placé sous mandat de dépôt.

Le malfaiteur s’est présenté, il y a deux jours, à la brigade de Gendarmerie de Silet pour déclarer que lors de son déplacement de Bordj Badji Mokhtar vers Silet à bord de son camion, il a été intercepté sur une piste par cinq individus dont quatre portaient des armes à feu et qui étaient à bord d’un véhicule tout-terrain.

Il a indiqué qu’ils l’ont obligé à s’arrêter après lui avoir tiré dans les pneus, avant de le déposséder de son moyen de transport et de l’embarquer à bord de leur véhicule pour ensuite l’abandonner à 100 km de Tin Zaouatine.

Les investigations entreprises par les gendarmes enquêteurs ont fait ressortir que le scénario du vol du moyen de transport était monté de toutes pièces et que c’était lui qui l’avait remis à ses complices à des desseins inavoués.

Le directeur d’une entreprise sise à Adrar a contacté, lundi, le groupement territorial de la Gendarmerie nationale d’Adrar sur le numéro vert 10.55 pour aviser que ses ouvriers ont découvert une kalachnikov abandonnée dans un endroit isolé. Les gendarmes d’Adrar se sont déplacés sur les lieux où ils ont récupéré l’arme. Cette découverte confirme le fait que les armes à feu sont en train de circuler en masse dans les villes frontalières du pays, ce qui inquiète les services de sécurité.

A Tébessa, Lors d’une patrouille sur la route entre Chéria et l-Ma-labiodh, les gendarmes de la section de sécurité et d’intervention du groupement ont interpellé le conducteur d’un véhicule de marque léger en possession de 6 400 cartouches de fusil de chasse.

Les saisies d’armes à feu se sont poursuivies au cours de ces derniers jours. C’est le cas à Relizane où quatre fusils ont été saisis lors d’une opération à laquelle une cinquantaine de gendarmes ont participé.

Agissant sur renseignements et en vertu d’un mandat de perquisition, les gendarmes de la brigade de Djidiouia ont interpellé trois personnes et saisi dans le domicile de l’une d’elles, à Djidiouia, quatre fusils de chasse, 10 073 cartouches, 69 kg de capsules, 12 autres de poudre noire et du matériel de bourrage de munitions de chasse, détenus illégalement.

Détenus aussi bien par des terroristes, des réseaux de trafic que par des éleveurs, les fusils de chasse circulent de manière inquiétante dans le pays. Chaque année, plus de 1 000 unités sont récupérées par les gendarmes, sans compter celles entre les mains des terroristes d’Aqmi.

La menace est sérieuse, avec les révélations des trafiquants qui confirment la connexion avec les groupuscules d’Al Qaïda au Maghreb. Les éléments de la Gendarmerie nationale ont intensifié la lutte contre la détention illégale de fusils de chasse, notamment par des criminels et autres éleveurs de cheptel.

Au cours de diverses opérations, quelque 1 000 fusils de chasse sont saisis chaque année par les éléments de la Gendarmerie nationale. Ces armes proviennent de pays voisins tels que le Mali, le Niger, le Maroc et la Mauritanie, pour être vendues à des réseaux de trafiquants.

Ces deux dernières années, un nouveau phénomène semble se répandre : Il s’agit des éleveurs de cheptel qui recourent de plus en plus à l’achat de fusils de chasse pour défendre leurs troupeaux, vu l’augmentation des vols de cheptel, surtout durant les périodes de fêtes. Ce danger permanent menace la sécurité et la stabilité du pays d’autant plus que ces armes finissent entre les mains des terroristes d’Al Qaïda au Maghreb.

Il s’agit d’une réalité déjà vécue dans certains villages, à Tademaït par exemple, où une incursion terroriste menée par une vingtaine d’éléments a permis de s’emparer de cinq fusils de chasse appartenant aux villageois.

Dans un autre contexte, à Chlef, une femme a appelé le numéro vert « 10 55 » pour signaler que son voisin serait en possession de plusieurs fusils de chasse.

Partant de cet important renseignement, une perquisition dudit domicile s’est soldée par la récupération de 5 fusils de chasse et de plusieurs centaines de munitions.

Le trafiquant a avoué que ces armes étaient destinées aux terroristes en activité dans la région. A Oran, les gendarmes de la brigade de Boufatis, en patrouille sur la RN 90 reliant Boufatis à Sidi Chahmi, ont interpellé une personne à bord d’un véhicule en possession illégale d’un fusil de chasse avec 30 cartouches.

F. Sofiane