Des habitants ont fermé le tunnel hier soir, Colère à Oued Ouchayeh

Des habitants ont fermé le tunnel hier soir, Colère à Oued Ouchayeh

6zcs2z.jpgPour ne pas déroger à la règle, l’opération de relogement que lance à partir d’aujourd’hui la wilaya d’Alger a déclenché une vive protestation parmi les habitants de Oued Ouchayeh.

S’estimant exclus des listes des bénéficiaires, ils ont fermé à la circulation le tunnel, prenant au piège et en otage des milliers d’automobilistes, ce qui a créé un embouteillage monstre sur les principaux axes routiers de la capitale. Ce matin, la tension était encore perceptible bien que le tunnel ait été rouvert à la circulation.

Hier, vers 15h, les familles qui habitent cette localité ont décidé de sortir dans la rue pour protester contre «la hogra» et contester leur exclusion du programme de relogement et «les promesses non tenues» des responsables.

Des affrontements, ayant fait plusieurs blessés, ont éclaté entre les jeunes du quartier et les forces de sécurité qui ont été dépêchées sur place. La route était coupée à la circulation et de nombreux usagers de cet axe routier ont été pris au piège. Ils ont été obligés de rebrousser chemin, provoquant d’énormes embouteillages.

«On en a marre, cela fait 25 ans que nous attendons le relogement…Ne sommes nous pas des Algériens ?» s’interroge une femme, citée par notre confrère arabophone El Khabar. «Nous protestons car, depuis 1984 à ce jour, nous n’avons pas bénéficié des différentes opérations de relogement. Nous nous sommes mariées ici, nos enfants vont également se marier ici. Nous n’avons droit qu’à des promesses», explique une autre femme. D’autres jeunes ont affirmé qu’ils «dorment et mangent dans la même chambre. Nous dormons à tour de rôle, d’autres dorment, comme des morts, à même le sol dans une seule chambre».

Un autre manifestant a fait savoir qu’avant-hier, une bouteille de gaz a explosé dans une maison et a failli provoquer une catastrophe. «Aucun des responsables ne se soucie de notre situation», déplore-t-il. Selon un autre habitant du quartier, cité par notre confrère El Watan dans son édition électronique, «le logement le plus vaste ne dépasse pas les 24 m2…».

Selon lui, plus de 1 006 familles vivent, depuis plus de 26 ans, dans la misère la plus totale. «En mars dernier, le wali délégué de la daïra d’El-Harrach nous a promis un relogement avant la fin du mois d’octobre 2010. Une fois l’échéance passée, il nous a fait une autre promesse : vous déménagerez avant la fin de l’année. Surprise ! Il y a quelques jours, nous avons appris que nous ne sommes concernés par aucun programme et que notre déménagement est compromis», affirment des habitants, cités par El Watan qui a fait intervenir des responsables de l’APC de Bachedjarah. «Il y a un programme de relogement destiné aux habitants de cette cité. Ils seront relogés au début du mois de janvier prochain», a indiqué un responsable qui a requis l’anonymat.