Des cellules de recrutement activent à l’ouest du pays, Daech s’invite à la frontière algéro-marocaine

Des cellules de recrutement activent à l’ouest du pays, Daech s’invite à la frontière algéro-marocaine

d-219051daech-sinvite-a-la-frontiere-algero-marocaine-92dd7.jpgCe réseau international s’étend à d’autres wilayas de l’Ouest, du Sud-Ouest, des Hauts-Plateaux et de Chlef. Au moins dix cellules ont été démantelées sur le sol marocain depuis le début de l’année.

L’affaire liée au démantèlement d’une cellule activant pour le compte du groupe terroriste Daech est loin de connaître son épilogue. En effet, après l’arrestation de cinq individus, dont une femme universitaire et des fonctionnaires, la Section de recherches de la Gendarmerie nationale (SRGN) de Tlemcen vient d’opérer un autre coup de filet dans le milieu des jihadistes et des soutiens aux groupes terroristes qui activent en Libye et en Syrie. Selon notre source, il s’agit d’un important réseau basé dans plusieurs localités de Tlemcen, y compris dans les zones limitrophes aux frontières, où ces individus recherchent des jeunes qui voudraient rejoindre Daech.

Selon la même source, cette opération intervient après de précieux renseignements faisant état de l’existence de plusieurs poches de recrutement. Suite à quoi, une autorisation d’extension de compétence a été délivrée par le procureur de la République aux enquêteurs de la SRGN pour opérer dans les zones où ces individus tissaient des liens avec les jihadistes.

L’intervention musclée des gendarmes a permis d’arrêter un citoyen âgé de 33 ans, agent de sécurité à l’Algérienne des eaux (ADE), une étudiante âgée de 33 ans et un jeune âgé de 29 ans, sans emploi, pour aide et assistance aux groupes terroristes.

Leur acolyte, âgé de 24 ans, a réussi à prendre la fuite et demeure activement recherché par les services de la Gendarmerie nationale. D’ailleurs, ces derniers suspectent l’existence d’une base arrière sur la bande frontalière algéro-marocaine, voire un réseau international algéro-marocain qui tente d’installer des cellules de recrutement aux frontières et dans les villes limitrophes pour faciliter le passage des nouvelles recrues, de l’argent et des armes, et ce, en mettant à contribution les réseaux transfrontaliers spécialisés dans le trafic de drogue et de carburant. Ce mode opératoire est similaire à celui adopté par les réseaux de terroristes démantelés à l’est du pays, notamment à Tébessa et à Guelma, où plus de 30 cellules de recrutements et de soutien aux groupes terroristes de Daech ont été mises hors d’état de nuire par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale.

En ce sens, indique notre source, les investigations des gendarmes ont également abouti à l’interpellation des autres mis en cause dans plusieurs localités de la ville de Tlemcen, tous membres et complices de ces groupuscules qui activent pour Daech. Lors des perquisitions des domiciles, il a été établi que des membres de ces cellules, universitaires de leur état, recrutaient des volontaires au jihad via le réseau social facebook et lançaient des appels au jihad. L’autre fait saillant, c’est la découverte, à El-Bayadh, d’effets militaires, d’un passeport et d’une carte d’identité marocains, d’un sabre, de munitions de guerre et des cartouches de différents calibres. Selon notre source, il s’agit d’une cellule dormante qui venait de s’installer sur l’axe El-Bayadh-Naâma et le Maroc.

Ce qui conforte les investigations des gendarmes, c’est l’arrestation, au village Oued El-Degham, dans la commune de Labiodh-Sidi-Cheikh, de deux frères en possession de ces armes.

Quant à leur père, en fuite et activement recherché, il détenait un lot de cartouches de différents calibres, trois sabres et une paire de jumelles.

Il faut préciser que des dispositifs de contrôle et de surveillance ont été déployés par les gendarmes, d’autant que ce réseau, apprend-on de même source, s’étend jusqu’à la wilaya de Chlef. Notons que le ressortissant algérien, récemment arrêté à Oujda, a été recruté par une cellule de Daech qui active sur le sol marocain depuis plusieurs mois et n’a jamais rejoint les rangs des jihadistes connus des services de sécurité algériens. Signalons, enfin, que depuis le début du mois en cours, plus de dix cellules de Daech ont été démantelées sur le sol marocain et faisaient partie du plan des jihadistes lancé en 2014.

F.B.