Derrière un soutien sans faille à Bouteflika, Ce que cache la campagne de Belkhadem

Derrière un soutien sans faille à Bouteflika, Ce que cache la campagne de Belkhadem

bouteflika-malade-930_scalewidth_630.jpgLa campagne électorale au profit du candidat Bouteflika a cela de singulier : certains de ses affidés préposés à la joute usent de l’opportunité qui leur est offerte pour prétendre à quelques dividendes politiques propres. Parmi eux, Abdelaziz Belkhadem qui ne désespère pas de reprendre les rênes du FLN.

Ne s’étant jamais avoué définitivement vaincu, l’ex-secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), déposé dans les formes classiques du «coup d’Etat scientifique», cette invention labélisée FLN, Abdelaziz Belkhadem aura attendu patiemment que soufflent les vents favorables. Resté à l’écart de l’agitation menée par le nouveau courant de redressement qui a longtemps cherché noise à son successeur, Amar Saâdani, Belkhadem n’en espérait pas moins, cependant, que cette révolte organique aboutisse.

Il n’a jamais admis son éviction qui s’était jouée, rappelons- le, sur un tout petit détail, un mince écart de voix. Contraint à ruminer un double malheur, sa déchéance partisane et son renvoi du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem s’est rendu à la patience des hommes des Hauts-Plateaux pour qui l’endurance est un trait de caractère.

Enfant du système, il a attendu que l’oracle daigne lui faire signe et le réintroduire dans la course. Nommé ministre d’Etat, conseiller personnel du président de la République, il revendique sans plus attendre le statut de privilégié qui est à l’écoute de Bouteflika, un statut qui instruit bien des alignements au sein de la maison FLN.

Aux yeux des militants du parti, les caciques influents, y compris, Belkhadem n’est plus cet homme qu’ils ont cru tomber en disgrâce. Belkhadem sait jouer sur cette fibre. Aussi consent-il, non sans arrière-pensée politique, à faire le rappel de ce qu’il demeure les bonnes grâces de Bouteflika, la preuve en étant donnée par sa nomination.

Chargé d’animer sa part de campagne électorale, il enfourche vite de redorer son blason. S’il se résout à accomplir l’objet premier de sa mission, en l’occurrence vendre la candidature de Bouteflika, il n’oublie pas néanmoins de faire sa promotion propre. De là sont venues d’ailleurs ses attaques à peine voilées contre le directeur de campagne de Bouteflika, Abdelmalek Sellal, et son rival au sein du FLN, Amar Saâdani. L’un comme l’autre ont eu en effet à subir les foudres d’un Belkhadem remis sur selle. Sans réagir, faut-il le dire. Eux-mêmes ne seraient pas des parangons d’innocence.

Mais à ce jeu d’entourloupettes, Belkhadem semble mieux outillé. Il sait mieux que quiconque que c’est le moment ou jamais d’asseoir une position, Bouteflika étant malade et dans l’incapacité de superviser la cohésion de la cohorte envoyée en campagne. Il ne prive pas d’ajuster des tacles à tous ceux qui peuvent se mettre sur son chemin et contrarier son ambition. Solitaire dans ses pérégrinations électorales, il balise avec l’abnégation d’une fourmi le chemin vers son ascension. Et son objectif premier est de se réapproprier les commandes du FLN, la rampe, entend-il, de lancement vers plus haut.

S. A. I.