Décapitation d’Egyptiens en Libye par l’EI : L’Algérie n’est pas à l’abri de la menace

Décapitation d’Egyptiens en Libye par l’EI : L’Algérie n’est pas à l’abri de la menace

ei-copts-620x330.jpgUne incrustation au début de la vidéo situe la scène dans la province de Tripoli. Pour l’EI, elle est baptisée « Wilayat Tarabulus ». Un autre message écrit explique que les victimes sont « des gens de la Croix fidèles à l’Eglise

égyptienne ennemie ».

Un homme habillé en treillis militaire s’exprime en anglais avec un couteau à la main alors que les autres bourreaux, un derrière chaque prisonnier, sont intégralement vêtus de noir et silencieux. Tous sont masqués. « Aujourd’hui, nous sommes au sud de Rome, sur la terre musulmane de la Libye cette mer dans laquelle vous avez caché le corps du cheikh Oussama ben Laden, nous jurons devant Allah que nous allons la mêler à votre sang »,

assène-t-il.

Qui est ce groupe affilié à l’EI en Libye ?

Accusée de nettoyage ethnique et crimes contre l’Humanité, l’EI a reçu l’allégeance de plusieurs groupes djihadistes, notamment en Libye et en Algérie. Le groupe exporte ainsi ses méthodes brutales et ses pratiques médiatiques.

Le premier groupe djihadiste d’Egypte, Ansar Beït al-Maqdess, s’est rallié à l’EI. Il revendique régulièrement des attentats spectaculaires contre les forces de l’ordre, publiant des vidéos-chocs tournées durant ces attaques ou filmant des décapitations.

En janvier, la branche libyenne de l’EI avait affirmé avoir kidnappé 21 coptes égyptiens et Le Caire avait confirmé que 20 de ses ressortissants avaient été enlevés en Libye voisine.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi. Les autorités ne parviennent pas à contrôler les dizaines de milices formées d’ex-insurgés qui font la loi face à une armée et une police régulières affaiblies.

Avec ces exécutions revendiquées par sa branche libyenne, l’organisation djihadiste démontre qu’elle a exporté ses méthodes d’extrême brutalité en dehors des régions qu’elle contrôle en Syrie et en Irak.

Quelle sera la réponse de l’Egypte ?

Le Caire a annoncé un deuil national de sept jours.

Le président Abdel Fattah al-Sissi a convoqué d’urgence le Conseil national de la Défense, réunissant outre le chef de l’Etat, son Premier ministre, les ministres de la Défense et de l’Intérieur et les plus hauts gradés de l’armée.

Abdel Fattah al-Sissi avertit que son pays se réserve « le droit de répliquer de la manière et au moment adéquat, pour punir ces assassins. » L’Eglise copte orthodoxe s’est dite « confiante » que les autorités égyptiennes ne laisseraient pas s’échapper les auteurs de « ce crime abominable. » Al-Azhar, l’une des plus prestigieuses institutions théologiques de l’islam sunnite basée au Caire, a qualifié ces exécutions de « barbares. ».

Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a affirmé, hier, que l’agression

terroriste ayant ciblé des ressortissants égyptiens innocents en Libye, « en appelle à l’intensification des efforts pour encourager les Libyens à s’engager dans le dialogue ».

Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience qu’il a accordée au vice-ministre qatari des Affaires étrangères chargé de la coopération internationale, Mohamed Ben Abderrahmane Ben Jassem Al Thani, M. Lamamra a estimé que les « développements dangereux enregistrés en Libye nous interpellent à l’effet de consentir davantage d’efforts pour encourager les Libyens à s’engager dans le dialogue ». Lamamra a mis l’accent sur l’importance « d’encourager les Libyens à interagir avec les efforts déployés dans ce sens, que ce soit par l’Algérie ou l’ONU pour mettre un terme à la spirale de violence et parvenir à une solution pacifique ».

Il a rappelé, à cet effet, la position de l’Algérie qui prône le dialogue dans le cadre du respect de la souveraineté de la Libye et du renforcement des ses institutions à travers la réconciliation nationale.

L’organisation terroriste autoproclamée « Etat islamique » (Daech) avait décapité dimanche 21 ressortissants égyptiens de confession chrétienne. Les victimes ont été enlevées fin décembre à début janvier derniers dans la ville libyenne, Syrte. Le président Abdel Fattah al-Sissi a convoqué d’urgence le Conseil national de la Défense et averti que son pays se réservait «le droit de répliquer de la manière et au moment adéquat, pour punir ces assassins.» En 2014, l’Egypte avait été accusée d’avoir participé à des frappes aériennes en Libye. À l’époque, des responsables américains avaient affirmé que les Emirats Arabes Unis avaient conduit ces frappes, en utilisant des bases militaires égyptiennes. «L’Egypte mène déjà des frappes aériennes en Libye depuis le mois d’août dernier avec les Émirats Arabes Unis.

La seule différence aujourd’hui, c’est que Le Caire ne le cache plus», analyse sur Twitter David Thomson, journaliste à RFI et auteur du livre.

Les Français jihadistes. «Et selon des sources djihadistes de Benghazi, des forces spéciales égyptiennes combattent au sol depuis des mois aux côtés des pro-Haftar», des forces loyales au général Khalifa Haftar et au gouvernement libyen.Depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi, le pays est plongé dans le chaos, les autorités ne parvenant pas à contrôler les dizaines de milices formées d’ex-insurgés qui font la loi face à une armée et une police régulières affaiblies .