Dans le cadre de son initiative politique, Le MSP veut rencontrer les hauts responsables de l’Etat

Dans le cadre de son initiative politique,  Le MSP veut rencontrer les hauts responsables de l’Etat

2014-Abderrazak_Mokri_600_861599104.jpgAbderrezak Makri, le président du MSP

le MSP compte intensifier ses efforts pour atténuer la tension et les perturbations caractérisant la scène politique.

Le parti du défunt Nahnah, veut rencontrer les hauts responsables de l’Etat. Le MSP qui a lancé ses concertations politiques à l’issue de son dernier conseil consultatif, dit rencontrer, vraisemblablement durant le mois d’avril, tous les responsables des institutions constitutionnelles.

Ce parti, qui ne cache pas son jeu, est fier de cette offre de dialogue visant «le changement démocratique». Cela interviendra alors que l’opposition compte passer à une vitesse supérieure en organisant son mégaconclave au mois d’avril prochain, tandis que le régime s’apprête à faire sortir son dossier de la révision de la Constitution. Selon le responsable politique du MSP, il s’agit de rencontrer, notamment les présidents des deux chambres parlementaires, en l’occurrence, Dr Mohamed-Larbi Ould Khelifa, Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

Cette série de consultations entre dans le cadre d’un programme partisan du MSP pour l’année en cours.

Outre les institutions constitutionnelles, la concertation s’étendra également à d’autres partis dont les formations de l’opposition y compris celles de la Cnltd et de l’Instance de suivi et de consultation de l’opposition (Isco). A travers cette action intitulée «grande campagne de contacts généraux», le MSP compte «intensifier ses efforts pour atténuer la tension et les perturbations caractérisant la scène politique», a souligné hier, le responsable des affaires politiques du parti, Farouk Tifour. Notre interlocuteur affirme que «ces rencontres prévues à huis clos auront bel et bien lieu». En fait, le MSP avance qu’ «il est convenu d’exploiter sa proximité et ses relations traditionnelles et amicales avec ces institutions pour convaincre sur la nécessité d’instaurer une transition démocratique».

Dans ce contexte, notre interlocuteur rappelle que le MSP a déjà rencontré Abdelmalek Sellal à l’aube de l’élection présidentielle du 17 avril dernier.

Quid de ses partenaires de la Cnltd, dont certains à l’image du président du parti Al-Aadala, Abdellah Djaballah, a clairement critiqué cette démarche? Pour ce responsable du parti du défunt Nahnah, «cette coalition n’est pas un parti unique, chaque formation a l’autonomie d’initier une démarche ou une action au nom de son parti».

Le MSP nargue-t-il ses partenaires de l’Isco et de la Cnltd? Ou veut-il jouer les intermédiaires? Dégager un consensus sur l’ensemble des questions fondamentales en vue de sortir de la crise multidimensionnelle qui secoue le pays et surmonter les clivages pour apaiser la situation, est l’objectif déclaré par cette formation.

Les représentants de médias ne seront pas conviés à ces rencontres partisanes ordinaires.

Un bilan sera dressé, à la fin de ces consultations qui se dérouleront sur une période de trois mois, est-il indiqué.

Selon les affirmations des responsables de cette formation des plus importantes au sein de la Cnltd, le FFS a réussi à brouiller le message de cette coalition en propageant que l’opposition veut exclure le pouvoir du consensus sur le changement démocratique. Dès lors, pour justifier cette action qualifiée, du reste de «surprenante», Farouk Tifour, indique que «dans la plate-forme de Mazafran, il est écrit noir sur blanc que la transition démocratique sera négociée entre l’opposition et le pouvoir».

Aussi, le MSP veut-il rompre l’isolement de la Cnltd ou vise-t-il autre chose? «Sur les quatre types de transitions démocratique et pacifique existante, à savoir celle imposée par l’intervention étrangère, celle imposée d’en haut et celle imposée d’en bas, le MSP a opté pour la transition pacifique et consensuelle», a-t-il noté. Par ailleurs, derrière cette action, certains observateurs ont décelé des pressions internes et externes exercées sur la direction du MSP.

Pour rappel, dans une allocution à l’ouverture des travaux du madjliss echoura consacré au bilan 2014, Abderrezak Makri avait déclaré: «J’annonce qu’on va lancer immédiatement après ce conseil consultatif une série de consultations, au nom du Mouvement, avec toutes les parties, pouvoir et opposition, en perspective de cette vision.» «Ces consultations ne sont ni une nouvelle initiative, ni une alternative à la Cnltd, mais pour valoriser la vision de celle-ci du point de vue du MSP», avait-il dit.