Cris de détresse de treize touristes algériens détenus à Malte

Cris de détresse de treize touristes algériens détenus à Malte

arton5062-4ad19.jpgTreize touristes algériens (12 hommes et une femme) actuellement en détention dans une prison maltaise ont lancé hier un cri de détresse. Les ressortissants algériens ont été arrêtés jeudi matin à leur descente de l’avion d’Air Malta qui assurait le vol Alger-La Valette. Les détenus originaires de plusieurs villes du centre et de l’est du pays (Alger, Blida, Médéa, Boumerdes, Batna,

Constantine, Sétif et Oum EL-Bouaghi) ne savent plus à quel saint se vouer. Selon l’un d’eux, joint par téléphone –une ligne fixe est mise à la disposition des détenus du centre où ils sont internés-, ils n’ont reçu jusqu’à maintenant (hier) aucune explication quant aux raisons réelles de leur détention.

Maltraités et ne disposant que de pain et d’œufs bouillis comme seule nourriture, notre interlocuteur, Mehdi originaire de la ville d’Alger, nous a raconté que lui et ses codétenus n’ont même pas eu droit à un interprète depuis leur arrivée en terre maltaise. Leurs interlocuteurs se sont contentés de s’adresser à eux dans leur langue insulaire. Selon les témoignages de la seule femme détenue, elle aurait été victime d’harcèlement de la part d’un officier.

Après avoir passé une nuit dans une cellule à l’aéroport de la Valette, les treize captifs ont été transférés, avant-hier, toujours selon notre interlocuteur, dans une caserne en face de l’aérogare. Sur place, les témoignages de notre interlocuteur ont été surprenants.

Selon lui, des ressortissants maghrébins, des Libyens et des Tunisiens notamment ou encore des détenus originaires d’Afrique noire dont des Somaliens et des Ghanéens, arrêtés pour la plupart dans le carde de la lutte contre l’immigration clandestine « sont beaucoup mieux traités ». Le dernier drame survenu au large des côtes libyennes, ayant couté la vie à des centaines de ressortissants africains et qui a été largement condamné par la communauté internationale, n’a pas laissé indifférentes les autorités européennes.

Une réunion tenue en fin de semaine par les ministres des affaires étrangères des pays de l’Union européenne aurait accouché de certaines mesures visant à renforcer la lutte contre le fléau. Notre interlocuteur s’est défendu de faire partie, lui et ses compatriotes de cette catégorie dans la mesure où nous a-t-il expliqué qu’il a un poste de travail en Algérie et « qu’il s’est rendu à Malte pour seulement se reposer »

Est-ce les conséquences de la dernière arrestation opérée par les services anti-terroristes français ? Sid-Ahmed Ghlam, étudiant algérien actuellement en détention provisoire, est soupçonné d’avoir planifié des attentats dans des lieux chrétien sur le territoire français.

Interrogé, notre interlocuteur a écarté des soupçons dans ce sens dans la mesure où, nous a-t-il précisé, des personnes barbues et des femmes voilées qui voyageaient dans le même avion n’ont pas du tout été harcelés, « d’autant que l’officier qui a procédé à notre arrestation, a-t-il poursuivi, ne regardait même pas nos passeports, mais il se contentait de nous défigurer avant de nous sommer de passer de manière discriminatoire dans une pièce au fond d’un couloir ».

Les autorités maltaises avaient, depuis la visite d’Etat en 2007 à Alger, du président Edward Fenech Adamien, accentué les tentatives de nouer des relations d’affaires avec l’Algérie. Plusieurs rencontres ont suivi cette visite notamment à Alger en décembre 2012 et puis à Oran, lors de l’inauguration d’une seconde desserte aérienne par la compagnie Air Malta entre la capitale de l ‘Ouest et la capitale maltaise, La Valette.

Les opérateurs maltais misent sur le renforcement des liens économiques entre les deux pays notamment dans les secteurs du tourisme, de l’industrie pharmaceutique et celui des activités maritimes.