Créé par Zeroual, le Conseil National de l’énergie (CNE) s’est réuni en secret sous Bouteflika, selon le PDG de Sonelgaz

Créé par Zeroual, le Conseil National de l’énergie (CNE) s’est réuni en secret sous Bouteflika, selon le PDG de Sonelgaz

n-CONDUITES-DE-PTROLE-huge.jpgL’un des reproches récurrent fait au président Abdelaziz Bouteflika est d’avoir marginalisé le Conseil National de l’énergie créé par décret présidentiel en 1995 sous la présidence de Liamine Zeroual.

La valse-hésitation sur la loi sur les hydrocarbures durant la période de Chakib Khelil, les informations sur une gestion calamiteuse du gisement de Hassi R’mel et l’option pour le gaz de schiste ont, à chaque fois, amené des experts et parfois des hommes politiques, à se poser la question de « ‘l’absentéisme » du Conseil National de l’énergie (CNE)

Pour un pays totalement dépendant des ressources hydrocarbures, le Conseil National de l’énergie que préside le chef de l’Etat regroupe les ministres de la Défense nationale, des Affaires étrangères, de l’Energie, des Finances et du gouverneur de la Banque d’Algérie et du délégué à la planification (Art 4)

Le CNE qui se réunit « périodiquement sur convocation de son président » (art 6) est chargé de définir la politique nationale de l’énergie. Il est, en vertu de l’article 2 charge du « suivi et de l’évaluation de la politique énergétique nationale et de la mise en œuvre d’un plan à long terme destiné à garantir l’avenir énergétique du pays.

Il doit également mettre en œuvre un modèle de consommation énergétique en fonction des ressources énergétiques nationales, des engagements extérieurs et des objectifs stratégiques à long terme du pays… Il doit œuvrer également à la préservation des réserves stratégiques du pays en matière d’énergie…

Le CNE est, au vu de ses attributions, d’une importance primordiale pour l’avenir économique du pays et le fait qu’il ne se soit jamais réuni durant le mandat de Bouteflika.

La dernière réunion connue et médiatisée du Conseil national de l’énergie remonte à 1998, sous la présidence de Liamine Zeroual. De quoi alimenter le discours oppositionnel sur la marginalisation des institutions.

Une explication « sécuritaire »

Le PDG de Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, rapporte Maghreb Emergent, a donné une interview au magazine Oil and Gas Business (OGB), dans laquelle il affirme que le Conseil National de l’énergie s’est bien réuni sous la présidence de Bouteflika sans que cela ne soit rendu public.

Interrogé à ce sujet, M.Bouterfa a déclaré : « Je sais qu’il se réunit sans que ses décisions ne soient rendues publiques, puisque je peux attester de deux réunions auxquelles j’ai assisté. Il doit se réunir selon des impératifs précis à des moments précis ».

Pourquoi cela n’a pas été médiatisé ?

Le PDG de Sonelgaz a donné une explication « sécuritaire » qui risque de ne pas passer auprès des experts algériens qui s’interrogeaient sur la mise en hibernation du CNE.

« Tout le monde veut glaner des informations, le problème est de savoir quelle est la limite entre l’information et l’intelligence économique. Or si on ne donne pas cette information, on est accusé de rétention de l’information. La question est de savoir quel usage fait-on de ces informations. »

M.Bouterfa, faut-il le signaler, n’est pas membre du Conseil National de l’énergie mais ce dernier a toute latitude pour entendre des experts ou des responsables d’entreprises algériennes