Contrôle renforcé au niveau des ports, Importations : 20 produits blacklistés

Contrôle renforcé au niveau des ports, Importations : 20 produits blacklistés

d-importations-20-produits-blacklistes-2f216.jpgAprès les importations provenant des paradis fiscaux, l’état d’alerte aux frontières s’étend aux produits d’origine chinoise.

Les services de contrôle ont accru le niveau de vigilance dans les ports. “Les opérations d’importation de 25 produits sont soumises à des contrôles plus approfondis et plus longs. Il n’est donc pas facile actuellement de dédouaner ces produits. Car ces importations sont considérées comme suspectes. Il s’agit de produits de large consommation dont certains commercialisés peuvent porter atteinte à la santé des citoyens.” Dans cette “short list” de produits, qui passent au peigne fin des contrôleurs, figurent des produits alimentaires très sensibles : chips, frites surgelées, soupes, sauces pizzas, céréales, confiserie.

“D’autres concurrencent la production nationale : boissons gazeuses, eaux minérales, pâtes, oignons, oranges, olives, biscuits, poulets. Les crèmes glacées, le pain et la chapelure, les saucisses, les croissants, l’ail sont également sous la loupe des services de contrôle”, a confié une source proche des services de contrôle. Pour les produits non alimentaires, il s’agit des couches adultes, des câbles électriques, des seaux en plastique. L’état d’alerte concerne également les cosmétiques d’origine chinoise et les batteries provenant de Chine ou du Moyen-Orient. Les tracasseries accrues dans les ports concernant cette liste de 25 produits sont motivées par le souci de lutter plus efficacement contre la fraude, de refouler les produits de mauvaise qualité, non conformes ou contrefaits, quitte à ce que l’enlèvement des marchandises prenne plus de temps pour les importations respectueuses de la réglementation et des normes de qualité.

L’état d’alerte concerne aussi les surfacturations. Les opérations des sociétés d’importation de droit algérien détenues par les étrangers sont également touchées par ces contrôles aux frontières, ajoute la même source. Les administrations dans les ports suspectent ces intervenants de frauder en déclarant leurs marchandises à des prix bien supérieurs à leur prix réel pour transférer illégalement des devises à l’étranger.

Tout cela fait partie des actions des pouvoirs publics pour assainir les circuits du commerce extérieur, rationaliser les importations et lutter contre les surfacturations et les fraudes aux frontières qui ont atteint des niveaux insoutenables, dans un contexte de baisse des recettes financières du pays.

Encore faut-il que les importateurs de ces produits soient mis sur un pied d’égalité. Ce qui n’est pas le cas selon une source sûre proche de ces acteurs du négoce. En l’occurrence, “un importateur de biscuits turcs s’est plaint à son fournisseur qui a interpellé la Chambre de commerce turque pour intervenir. Sa marchandise a été bloquée alors qu’un importateur de biscuits a pu facilement enlever ses marchandises et éviter toutes ces tracasseries dans les ports”, ajoute-t-il.

Enfin, on peut se demander comment, pendant plusieurs années, l’État a toléré l’introduction de produits superflus, non indispensables, et d’autres fabriqués en abondance en Algérie ? Comment les administrations portuaires ont pu également autoriser l’importation de produits dangereux, non conformes ou contrefaits ?

Tous ces contrôles interviennent dans une période transitoire avant l’institution des licences d’importation prévues pour le 2e semestre 2015 censées mettre de l’ordre dans les circuits du commerce extérieur et réduire la facture d’importation qui a atteint le niveau sans précédent de 60 milliards de dollars. Mais il est vain de s’attendre à des résultats significatifs dans la chasse aux produits superflus, dangereux ou non conformes aux normes de qualité si au niveau des administrations portuaires subsistent des complicités avec les importateurs fraudeurs.

K. R.