Commerce extérieur : les recommandations des participants à l’épreuve des barons de l’import-import

Commerce extérieur : les recommandations des participants à l’épreuve des barons de l’import-import

arton4248-b5b4a.jpgLa conférence nationale sur le commerce extérieur s’est achevée par des recommandations visant à mettre sur rail la diversification de l’économie à laquelle Abdelmalek Sellal avait appelée , à l’ouverture des travaux.

La recommandation phare porte sur la dépénalisation de l’acte d’exportation, assortie du prolongement du délai des revenus de ces exportations, proposé à 300 jours et inversement la réduction des délais de récupération de la TVA auprès de l’administration des impôts.

Les hommes d’affaires ont également recommandé un encouragement de l’État à l’acte d’exporter, à travers notamment la levée des contraintes bureaucratiques. Cela peut, selon les auteurs de la recommandation, se concrétiser à travers l’élargissement des incoterms en les adaptant aux besoins des exportateurs, l’aménagement de ports spécialisés à l’exportation (ports secs), autorisation des opérations de triangulation à l’exportation ainsi que la levée de la confusion dans le règlement de la banque d’Algérie entre l’investissement à l’étranger et le bureau de représentation proprement dit de l’entreprise.

Les participants à la conférence ont également insisté sur la nécessité de développer et d’adapter le système bancaire et la règlementation des changes aux métiers d’export et qui constituent jusque-là un souci majeur pour les exportateurs algériens ». A ce propos, les participants ont appelé à rallonger les délais de rapatriement des revenus des opérations des exportations à 365 jours contre 180 jours actuellement, et à développer de nouveaux instruments de financement des opérations d’exportations et à promouvoir la fonction de conseil à l’export au niveau des grandes agences bancaires.

La sécurisation des opérations de paiement à l’export devient aussi, selon eux, une mesure importante d’où l’importance de développer un réseau de correspondants des banques algériennes au niveau des pays de destination. La conférence a aussi recommandé le renforcement et la consolidation des instruments de soutien des exportations hors hydrocarbures notamment à travers la réforme totale des statuts de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) afin de lui permettre de s’insérer pleinement dans la stratégie à mettre en place pour diversifier les exportations.

En matière de régulation des importations, les principales recommandations ont porté sur la professionnalisation du métier d’importateur en n’autorisant l’importation pour la revente en l’état qu’aux opérateurs ayant exercé depuis plus de 3 ans dans la filière. Le renforcement du contrôle de la qualité des produits importés par la refonte du dispositif de contrôle aux frontières et sa nécessaire mise à niveau et le développement des mesures de protection non tarifaires dans le respect de nos engagements internationaux, ont été également préconisés à l’issue de la conférence.

En marge de cette rencontre de deux jours, le ministère du Commerce a signé trois conventions de coopération et d’assistance avec des institutions internationales spécialisées pour promouvoir les exportations algériennes. Il s’agit d’une convention avec le Centre de commerce international (CCI), une autre avec l’Institut agronomique méditerranéen de Montpelier (IAMM) et une troisième avec le programme d’Appui à l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne.

Si les experts présents au Palais des expositions sont unanimes à dire que ces recommandations sont, effectivement, de nature à asseoir à terme la diversification de l’économie et des exportations, reste qu’ils ont exprimé des craintes de voir les barons de l’import-import, qui profitent de l’anarchie actuelle mettre des bâtons dans les roues. Une crainte d’autant plus fondée que parmi ces barons certains ont des relais dans les centres de décisions politiques.