Classée à la quatrième position, L’Algérie parmi les pays pourvoyeurs de «harraga»

Classée à la quatrième position, L’Algérie parmi les pays pourvoyeurs de «harraga»

harraga_890496550.jpgChiffre record. Plus de 3.000 migrants ont péri en Méditerranée depuis le début de l’année en cours, soit plus du double que lors du pic de 2011, a déploré l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Des chiffres d’autant plus inquiétants même pour l’Algérie classée 4ème et dont les  » ressortissants  » sont toujours tentés de traverser la Méditerranée. « 2014 est l’année la plus meurtrière « , loin devant le pic de 2011, lorsque 1.500 décès avaient été enregistrés (en prenant les neuf premiers mois de l’année).

L’OIM a enregistré la mort de 4.077 migrants irréguliers dans le monde, dont les trois quarts -3.072 – en Méditerranée. La majorité des migrants, originaires d’Afrique et du Moyen-Orient, sont décédés aux portes de l’Europe par noyade, asphyxie, faim ou froid, selon les statistiques publiées par l’OIM. Depuis l’an 2000, plus de 22.000 migrants ont perdu leur vie en Méditerranée, et au moins 40.000 sont décédés dans le monde en tentant d’entrer en Europe, aux Etats-Unis, en Australie ou dans d’autres pays.

Cela  » reflète probablement une augmentation spectaculaire du nombre de migrants qui tentent de rejoindre l’Europe. Plus de 112.000 migrants en situation irrégulière ont été détectés par les autorités italiennes au cours des huit premiers mois de 2014, soit trois fois plus que l’année 2013″, considère l’OIM.

Les plus nombreux à être arrivés en Italie cette année, sont les Syriens, et les Erythréens. Parmi les nationalités des candidats aux migrations clandestines qui traversent la Méditer-ranée, le rapport note que contrairement aux années 1990 où les principaux migrants venaient du Maroc et de l’Algérie, « les origines des migrants utilisant ces routes se sont diversifiées et incluent des pays subsahariens » notamment.

Ces migrants subsahariens traversent généralement le désert pour atteindre l’Algérie ou le Maroc, considérée comme  » rampe de lancement vers l’Europe « . Si certains migrants, chassés par la misère et les guerres, se sédentarisent en Algérie surtout, d’autres  » tentent le coup « . Pour les chiffres de 2013, le rapport cite 24 % de Syriens, 23 % de Pakistanais et 11 % d’Eryth-réens.

L’Algérie est à la quatrième place selon ce même rapport, avec un taux de 8 % de candidats au départ. Si effectivement le nombre de « Harraga » algériens a sensiblement diminué ces derniers temps, il n’en demeure pas moins qu’en l’absence de chiffres  » officiels « , ou d’enquêtes dans ce sens, l’on ne connaît pas exactement le nombre exact de décès algériens.

Si certaines tentatives d’immigration clandestine ont échoué, les gardes- côtes algériens interceptent souvent les barques de fortunes utilisées pour le transport des harraga, il existe sûrement des embarcations qui ont  » déjoué  » la vigilance de ces derniers, mais qui ne sont pas parvenues dans la rive nord de la Méditerranée. Au début du mois en cours, les gadres-côtes ont intercepté au large de Annaba, 17 harraga.

L’embarcation de ces migrants a été repérée à 2h45 du matin et a été interceptée par les militaires. Le ministère de la Défense précise qu’une  » enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce fait ». Selon la même source, le groupement territorial des gardes-côtes de la wilaya d’Annaba a réussi à porter secours à 37 autres harraga, samedi 6 septembre, à 23h50, alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée en direction de la Sardaigne en Italie. Parmi les sept harraga qui se sont jetés dans l’eau, quatre ont été secourus, mais trois sont portés disparus.

S. A. M.