« Cette récupération a été aussi une revendication des travailleurs »

« Cette récupération a été aussi une revendication des travailleurs »

Bouchouareb travailleurs.jpgL’État algérien, à travers la société Imetal, est redevenu propriétaire à 100 % du groupe sidérurgique ArcelorMittal Algérie.

Le groupe public algérien IMETAL et le groupe sidérurgique international ArcelorMittal ont signé hier à Alger l’accord final portant sur le transfert total à IMETAL des parts sociales des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (AMPTA) et ArcelorMittal Tébessa (AMT).

A cette occasion, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a déclaré que ces accords sont le début d’une nouvelle étape pour l’avenir tout entier du complexe. Il a rappelé que cette récupération a été aussi une revendication des travailleurs d’El-Hadjar et des mines de Ouenza et Boukhedra.

Dans le sillage de ce changement dans la structure du capital, les trois sociétés concernées changent également de dénomination. C’est ainsi qu’AMA est rebaptisée SIDER El-Hadjar, tandis qu’AMPTA devient SIDER TSS, et AMT est dénommée les Mines de fer de l’Est (MFE SPA).

Pour le ministre, « l’autonomie totale » dont jouit dorénavant le complexe d’El-Hadjar lui permet de mieux réaliser son plan de développement qui prévoit de doubler sa capacité actuelle de production pour la porter d’un million de tonnes (mt) par an actuellement à 2,2 mt par an à l’horizon 2019. L’Algérie compte augmenter progressivement sa production d’acier pour atteindre les 12 à 13 mt/an à l’horizon 2020.

Quelque 4 mt/an seront ainsi assurés par le complexe de Bellara (Jijel) en partenariat avec les Qataris, ainsi que 3,5 mt/an par celui de Tochiali (Oran) avec un partenariat turc, et 2,2 mt/an par El-Hadjar, et près de 1,5 mt/an par le groupe privé algérien ETRHB, en plus de la production de trois autres investisseurs privés locaux.

La facture annuelle d’importation des produits sidérurgiques et métallurgiques par l’Algérie est de 7 à 8 milliards de dollars, tandis que la consommation en acier devrait doubler en 2025 par rapport à 2015.

« Il faut que les travailleurs d’El-Hadjar prennent leur part de responsabilité car beaucoup d’acteurs interviennent aujourd’hui sur le marché, et ce complexe ne détient plus le monopole comme dans le passé », a prévenu Bouchouareb dans une déclaration à la presse.

Interrogé sur une éventuelle compression des effectifs de ce complexe, le ministre a répondu : « Au moment où nous sommes en train de mettre en place les conditions nécessaires pour tripler la production de l’usine, je ne pense pas qu’on puisse procéder à une compression ».

Interrogé aussi sur les délais de reprise de l’activité au niveau du complexe d’El-Hadjar (Annaba) en cours de rénovation, Bouchouareb a avancé qu’elle devrait avoir lieu dans près de dix semaines au plus tard.

Selon le ministre, ce complexe a subi « beaucoup de dommages et de dégâts cachés » qui ont été découverts lors des travaux de rénovation, ce qui a retardé son retour à la production.

Par ailleurs, il a tenu à préciser que le plan de développement d’El-Hadjar n’était pas financé sur le budget de l’Etat mais par des crédits bancaires.