Blocage au Sénat de la loi, Le RND et le MSP s’interrogent, le FFS proteste

Blocage au Sénat de la loi, Le RND et le MSP s’interrogent, le FFS proteste

rnd.jpgLa cérémonie de clôture de la session de printemps du Parlement a lieu aujourd’hui. Alors que des projets de loi sont en rade, celui relatif aux violences faites aux femmes est, lui, carrément bloqué au niveau du Sénat.

Le groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) boycotte officiellement la séance de clôture de la session de printemps du Parlement, programmée pour aujourd’hui.

Dans un communiqué rendu public hier, les élus du FFS s’érigent désormais contre la manière dont sont gérées les affaires de l’Assemblée. Ils dénoncent, entre autres, la décision “unilatérale et cavalière” du bureau de l’APN d’écourter d’un mois la présente session.

Une session qui sera de ce fait, note le FFS, tronquée de deux séances de questions orales, ainsi que du débat de deux projets de loi, l’un relatif à l’orientation sur la recherche scientifique et le développement technologique, l’autre modifiant le code de commerce.

Ceci pour ce qui concerne la forme. Sur le fond, le groupe parlementaire du vieux parti de l’opposition, représenté par Chafaâ Bouaïche, reproche au bureau de l’APN d’obéir à des injonctions externes. Selon le FFS, l’attitude du bureau de l’APN obéirait à des ordres du gouvernement. “Cette décision  inacceptable traduit clairement la soumission d’un bureau totalement inféodé au gouvernement”, a-t-il accusé. Ainsi, le FFS, qui a tenté vainement de convaincre sur son projet de “consensus national”, tourne désormais le dos à l’Assemblée nationale qu’il a réintégrée à l’occasion des législatives de 2012.

Les parlementaires du FFS haussent le ton et s’élèvent “avec vigueur contre ces pratiques qui réduisent la représentation nationale à des figurants dont on peu se passer sur commande” et dénoncent “l’absence de débat sur les questions qui engagent l’avenir du pays”.

Parallèlement à cette montée au créneau du FFS, le blocage au niveau du Sénat du projet de loi sur les violences faites aux femmes, après son adoption par l’APN, enfonce davantage dans le discrédit le Parlement, à la grande satisfaction, cependant,  des entités qui s’étaient opposées au texte de loi en question.

Néanmoins, il s’en trouve, même parmi les islamistes, qui préfèrent l’interrogation à l’expression d’un satisfecit. C’est le cas, entre autres, des élus du Mouvement pour la société de la paix (MSP), qui déclarent ne rien comprendre à ce blocage et disent ne rien savoir du sort qui sera réservé au projet de loi. “On ne sait pas ce qui se prépare au Sénat ; on ne sait toujours pas si cette loi passera, sera rejetée ou annulée. C’est un flou qui reflète la mauvaise la gestion de l’institution législative et des affaires du pays en général”, regrette Abderahmane Benfarhah, vice-président du groupe parlementaire du MPS.

De son côté, Azwaw Belgacem, député RND de Tizi Ouzou, estime que la loi sur les violences faites aux femmes n’est pas complètement bloquée au niveau du Sénat et que ce dernier aurait juste jugé utile d’élargir le débat aux oulémas, imams et théologiens. Selon lui, le loi “sera très probablement adoptée au cours de la prochaine session parlementaire”.

F .A.