Benflis,Ouyahia,Sadi,Hamrouche et la présidentielle 2014, Ces candidats qui hésitent

Benflis,Ouyahia,Sadi,Hamrouche et la présidentielle 2014, Ces candidats qui hésitent

palais_du_gouvernement_algerie.jpgCes candidats qui hésitent

Les candidatures officielles de Benflis, Ouyahia, Sadi ou Hamrouche, si elles sont réelles, n’interviendront qu’après l’adoption de la nouvelle Constitution et l’annonce ou pas de la candidature de Bouteflika.

Depuis quelques jours, nous assistons à un ballet incessant des leaders politiques et des éventuels candidats à l’élection présidentielle de 2014. Ces derniers font leur apparition à des rendez-vous parfois non politiques, occupant largement et insidieusement la scène médiatique, sans pour autant faire des grandes annonces politiques ou présenter «officiellement» leur candidature à cette élection prévue pour avril prochain.

Le plus médiatisé et qui a nécessité même un débat sur une télévision privée était le candidat malheureux de l’élection présidentielle de 2004, Ali Benflis. Après un silence de plus de 10 ans, l’ex-secrétaire général du FLN est arrivé sous bonne escorte le samedi 28 septembre pour participer à un hommage à Amar Bentoumi, premier ministre de la Justice de l’Algérie indépendante, à l’hôtel Hilton. La conférence qui était un simple hommage à un homme de justice a drainé toute la presse d’Alger. Même les journalistes de la presse étrangère francophone et arabe sont venus dans l’espoir de capter une déclaration ou une annonce politique. L’ancien chef de gouvernement et ancien secrétaire général du FLN resté muet durant plus d’une décennie, n’a finalement rien dit ou presque. Les journalistes venus en force pour assister à sa présentation ont eu droit à une seule phrase: «Je ferai une importante déclaration dans les tout prochains jours.» Les observateurs politiques ont passé au scanner cette phrase anodine qui en dit long sur les intentions de l’ancien candidat de l’élection présidentielle de 2004. Contrairement à ce qui a été écrit dans la presse, Benflis qui a visiblement retenu la leçon de 2004, attend de voir plus clair dans cette élection et de connaître les intentions des uns et des autres avant de se lancer ouvertement dans la course. Mais cette sortie a été bénéfique pour Benflis qui a testé de visu, sa véritable place dans les médias locaux et étrangers.

Même cas pour l’ancien chef de gouvernement et ex-SG du RND, Ahmed Ouyahia, qui n’a pas fait de sortie politique mais dont les faits et gestes sont surveillés par la presse comme le lait sur le feu. Mais Ouyahia, qui est un bon communicant, a refusé d’entrer dans le jeu médiatique. Très discret, il a été coincé à El Bayadh le 4 octobre dernier lors d’une fête de mariage d’un fils de l’un de ses proches. L’ancien patron du RND a refusé de s’exprimer sur son éventuelle candidature pour la présidentielle de 2014, et encore moins sur son retour à la tête de son parti à l’occasion du 4e congrès prévu en décembre prochain. Sollicité par des députés et des sénateurs de son parti, qui criaient «Ouyahia président» il a eu juste cette réponse: «C’est un mariage et non un rassemblement politique.»

A travers ses sorties, Ahmed Ouyahia tente lui aussi de tester sa popularité mise à mal par les médias et sa gestion des affaires lors de son passage au gouvernement. Comme Benflis, Ouyahia observe et attend son tour pour entrer dans la course. Il sait pertinemment qu’il n’aura aucune chance de se présenter face à un candidat du consensus ou sans le soutien de l’appareil de son parti: le RND. Donc, pour de nombreux observateurs, Ouyahia visera à récupérer d’abord son parti avant de se lancer dans la course à la magistrature suprême. Dans le même sillage mais pas pour les mêmes objectifs, Saïd Sadi qui s’est effacé de la scène politique depuis son retrait de la présidence du RCD, a fait un retour fracassant sur la scène médiatique en participant à l’université d’été du RCD à Yakouren.

Comme Benflis, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 1995 et 2004, a fait planer le doute sur son éventuelle participation en déclarant notamment: «Tant qu’il m’en restera, mon énergie vous est acquise et mon expérience, avec ses acquis et ses déconvenues, est à votre service si elle peut vous être utile.»

Seul Mouloud Hamrouche, l’ex-candidat à la présidentielle ne s’est pas exprimé et n’a pas fait de sortie publique. Mais son nom est souvent avancé dans des analyses éclairées sur son éventuelle candidature sous la bannière du FFS. Quoi qu’il en soit, ces sorties médiatiques ou publiques de ces grosses pointures de la politique nationale ne sont pas anodines et visent essentiellement à tester leur popularité et leur poids sur la scène médiatique et populaire. Les candidatures officielles de Benflis, Ouyahia, Sadi ou Hamrouche à la présidentielle, si elles sont réelles, n’interviendront qu’après l’adoption de la nouvelle Constitution et l’annonce ou pas de la candidature de Bouteflika. Car ce qui est sûr, est le fait que ces derniers n’entendent pas jouer le rôle de lièvres pour l’élection présidentielle de 2014.