Bâtiment, Les entrepreneurs nationaux veulent leur part de marché

Bâtiment, Les entrepreneurs nationaux veulent leur part de marché

arton60655.jpgLes entrepreneurs du bâtiment reviennent à la charge. Ils demandent à l’Etat de les traiter sur un pied d’égalité avec les opérateurs étrangers et de revoir le code des marchés publics qu’ils jugent contraignant. Objectif : participer à la réalisation des projets de construction prévus par le quinquennat 2015-2019.

« Nous devons regrouper les potentialités existantes et mieux nous organiser pour pouvoir accéder aux marchés et faire face à la concurrence », a estimé, hier, le président de l’Uneb, Salim Gasmi, lors d’un conseil extraordinaire. Pour donner plus de chances à ces entreprises, le président de la CNPA, Naït Abdelaziz, a appelé les membres de l’Uneb, présente dans 38 wilayas et forte de 1.800 adhérents, à se constituer en groupements d’entreprises comme il a souligné l’impératif d’engager des partenariats non seulement avec le secteur public mais aussi avec les étrangers, citant les Tunisiens à titre d’exemple. Selon Naït Abdelaziz, les entreprises doivent adopter dans leur plan d’action une nouvelle approche intégrant les nouvelles technologies susceptible de répondre aux impératifs actuels. Il a rappelé, à l’occasion, que l’Algérie se lance aujourd’hui dans la réalisation de logements en intégrant les énergies renouvelables et le système antisismique. La sous-traitance doit également se développer, indique-t-il.

Dans cette optique, le président de l’Uneb exhorte les pouvoirs publics à faciliter l’acte d’investir aux PME-PMI. De leur côté, les entrepreneurs invitent les pouvoirs publics à leur accorder plus de facilitations, notamment en termes d’accès au financement et au foncier. L’Uneb lance également un appel au secteur de la formation professionnelle en vue de former dans les métiers du bâtiment pour combler le manque de main-d’œuvre qualifiée. En outre, les entrepreneurs algériens se plaignent d’être ligotés par l’actuel code des marchés qui réduit leur champ d’intervention en imposant des exigences contraignantes. « Accéder aux marchés publics, c’est comme le parcours du combattant. Nous faisons face non seulement à la concurrence déloyale mais aussi aux entrepreneurs étrangers qui sont plus avantagés », déplore Slimane Touat, entrepreneur dans la wilaya de Bouira.

Il explique que le constructeur algérien est payé à un tarif forfaitaire quel que soit le type de logements ou sa superficie alors que la rémunération d’un étranger est calculée par mètre carré. L’entrepreneur étranger a même droit à des avances forfaitaires et à la prise en charge par l’Etat des frais d’installation sur le chantier. Et pour corser le tout, « les prix de réalisation ne sont ni actualisés ni révisables alors que les prix des matériaux de construction sont en fluctuation permanente », précise Touat. Abdelatif Ben Hamoudi, entrepreneur à Khenchela, a posé aussi le problème du retard de paiement des maîtres d’ouvrage ainsi que des avenants. « Le code des marchés prévoit des avenants ne dépassant pas les 20% alors que souvent ils dépassent les 100% », précise-t-il. Et comme ses autres collègues, il propose la révision du code des marchés, notamment le point relatif à l’octroi du projet au moins-disant. « Ce n’est pas normal. L’offre doit être proche de l’estimation administrative plus ou moins de 10% », soutient-il.

Wassila Ould Hamouda