Awal Moharem, Un jour plein de significations

Awal Moharem, Un jour plein de significations

arton53221.jpgAujourd’hui, le monde musulman célèbre le premier jour de l’hégire.

Des millions de fidèles de la oumma ravagée, par les guerres comme au Proche-Orient ou au Sahel, vont prier surtout pour l’avènement de la paix et d’une meilleure compréhension d’un message dénaturé par une poignée d’individus et un courant minoritaire qui sème désolation et terreur. Une telle date n’est pas seulement un jour à cocher sur un calendrier, ni une simple occasion pour se reposer. Comme tant d’autres, elle devrait être une source d’inspiration pour puiser de nouvelles forces, des enseignements. L’hégire est en l’occurrence plein de symboles sur l’importance du renouvellement de sa vie personnelle ou communautaire.

La vie du croyant n’est pas qu’un long fleuve tranquille, une éternelle somnolence. Elle est faite aussi de haltes d’introspection, de moments où il doit faire un bilan et prendre de nouvelles résolutions. Cette date coïncide avec le premier jour du calendrier musulman et entretient le souvenir marquant d’un événement fondamental et capital dans l’histoire de l’islam. Ce jour-lè, le prophète Mohamed (QSSSL), avec son compagnon Abu Bakr, avait quitté La Mecque pour se rendre à Médine fuyant les persécutions dont les premiers hommes qui avaient embrassé la nouvelle religion étaient victimes. Ce fut un nouveau départ, une rupture avec un ordre ancien et le premier pas sur un chemin qui, moins d’un siècle plus tard, allait conduire à la naissance d’un empire et d’une brillante civilisation. C’est la « hijra » ou l’exil qui a marqué la mémoire des musulmans à travers les âges et les générations.

Dans une volonté de bâtir une nouvelle société reposant sur de nouvelles règles d’éthique sociale, les premiers musulmans ont choisi de nouvelles manières de dater les événements. Avant l’adoption du calendrier de l’hégire, les Arabes utilisaient des calendriers luni-solaires qui comportaient quelques mois lunaires. Outre la signification religieuse de cet évènement, Awal Moharem est également l’occasion pour les familles algériennes de se réunir. Des repas, selon la tradition culinaire de chacune de nos régions, sont préparés. De la « rechtta » ou de la « chakhchoukha », « Trida », ces plats à base de pâte, sont soigneusement apprêtés généralement avec des pièces de viande du mouton sacrifié lors de l’Aïd el Adha.

La soirée se poursuit autour d’un thé que la maîtresse de maison accompagne souvent de gâteaux traditionnels ou de fruits secs. Pour cette occasion, les vœux de paix dans le monde, santé et de bonheur sont formulés. Les Algériens ne sont nullement indifférents à la nouvelle année de l’hégire. Sa célébration tant populaire qu’officielle à travers les mosquées dans tout le pays traduit l’attachement à un des fondements essentiels de l’identité nationale. Son message et ses symboles furent un des remparts qui ont préservé la société dans les pires moments de doute et d’incertitude.

R. Hamoudi.