Arrestation d’un terroriste mauritanien en Algérie

Arrestation d’un terroriste mauritanien en Algérie

terrorismeTU.jpgL’armée algérienne a arrêté la semaine dernière un membre mauritanien d’un groupe terroriste à l’origine d’une série d’assassinats en Tunisie.

La katibat Okba Ibn Nafaa, qui opère dans la région frontalière du Jebel Chaambi, a récemment prêté allégeance à l’Etat islamique (EIIL).

Safieddine al-Mauritani et un autre membre de cette brigade terroriste ont été appréhendés mercredi 15 octobre lors d’une embuscade tendue entre Biskra et Ouerglah.

Au moment de leur arrestation, ces deux hommes se dirigeaient vers le nord du Mali à bord d’un véhicule 4×4 chargé d’armes, a indiqué El Khabar. Ils avaient l’intention de mener une opération terroriste, a déclaré une source proche de la sécurité au quotidien.

Al-Mauritani était en possession d’un faux passeport algérien et transportait une très importante somme d’argent.

Mohamed Ben Ahmed, spécialiste algérien en matière de sécurité, explique que « le nom réel de ce terroriste mauritanien arrêté est Gllaf Abdelhak, 33 ans. Il est originaire de la ville de Naama, dans le sud-est de la Mauritanie. Mais ses racines remontent aux Arabes du Nord-Mali, plus précisément de la région de Tombouctou. »

Il a rejoint al-Qaida au Maghreb islamique en 2005, poursuit Ben Ahmed. Il travaillait aux côtés de Hamada Ould Mohamed Khairi, l’un des actuels leaders du MUJAO.

« Al-Mauritani se trouvait auparavant avec al-Qaida dans le Nord-Mali avant de se rendre en Tunisie en compagnie d’un groupe de Tunisiens après l’opération des forces françaises », ajoute cet expert.

Il était l’un des lieutenants du terroriste abattu Abdelhamid Abou Zeid au sein de la brigade Tariq ibn Ziyad.

Il est recherché par la Mauritanie, l’Algérie, la France et le Mali.

Omar Bachir Ben Hammou, membre de la fondation algérienne Abou al-Houda, explique quant à lui que l’armée algérienne a récemment lancé une opération visant une trentaine de personnes, parmi lesquelles des Soudanais et des éléments originaires du Sahel.

« Il existe un réseau international de terroristes et de trafiquants qui opèrent dans la bande frontalière qui s’étend de la Tunisie à la Libye, au Niger et au Mali », précise-t-il. « L’armée algérienne est sur le qui-vive pour empêcher qu’ils ne tentent de franchir la frontière. »

Sid Ahmed Ould Abdel Kader, qui se déplace entre les régions orientales de la Mauritanie et le nord du Mali, a expliqué à Magharebia : « Je n’exclus pas l’hypothèse que certains groupes appartenant à al-Qaida et à ses alliés passent de la frontière algérienne au Nord-Mali pour y transférer des armes. »

« Cette activité est quasi routinière pour ceux qui s’appuient sur des guides touaregs et arabes », a-t-il poursuivi. « Ils leur versent des sommes d’argent très importantes en échange de leur aide pour traverser le désert et cacher des armes sous terre. »

Selon l’analyste Abdullah Ould Amar, l’instabilité de la situation sécuritaire et le nombre de tentatives faites par les groupes militants pour franchir les frontières des pays du Sahel soulignent le fait que la situation en Libye fait peser une forte pression sur les pays de la région.

« La meilleure manière de lutter contre cette infiltration de terroristes et de trafiquants d’armes est encore de renforcer la vigilance et la coordination », estime-t-il.

« Les groupes terroristes ont aujourd’hui l’occasion d’obtenir facilement des armes », ajoute-t-il. « Certains s’efforcent de les faire sortir de Libye et de les livrer dans certains bastions sûrs dans le Nord-Mali ou le Jebel Chaambi. »

Et Ould Amar d’ajouter : « Les groupes militants profitent de l’attention portée à la situation en Libye. »