Après la mort d’un bébé brûlé vif en Cisjordanie : l’Algérie interpelle la communauté internationale

Après la mort d’un bébé brûlé vif en Cisjordanie : l’Algérie interpelle la communauté internationale

funeraille-620x330.jpgDes échauffourées entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes ont secoué Jérusalem et la Cisjordanie occupée dans la nuit de vendredi à samedi, à l’issue d’une journée endeuillée par la mort d’un bébé brûlé vif par des extrémistes juifs.

Le nouveau cycle de violences a été déclenché vendredi dernier à l’aube lorsque des hommes masqués ont lancé des cocktails Molotov par la fenêtre de la maison de la famille Dawabcheh, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Aussitôt, la petite habitation a été réduite à un tas de cendres, de même qu’une maison voisine vide au moment de l’attaque. Ali, 18 mois, est mort brûlé vif. Aujourd’hui ses deux parents, Saâd et Riham, ainsi que son frère, Ahmed, quatre ans, se débattent entre la vie et la mort. Saâd Dawabcheh, brûlé au troisième degré sur 90% de son corps, est dans un état critique, a indiqué l’hôpital de Beer-Sheva, dans le sud d’Israël. Quant à son épouse et à son fils, ils sont dans un état très grave et leurs vies sont en danger, selon l’hôpital Tel Hashomer de Tel-Aviv. Cette attaque meurtrière montre à quel point la haine implacable des terroristes juifs contre les innocents palestiniens, particulièrement les enfants, est indescriptible. Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Abdelaziz Benali Chérif a condamné avec vigueur le crime odieux commis par des colons extrémistes israéliens contre la famille palestinienne Dawabcheh, causant la mort du bébé Ali Saâd Dawabcheh et des blessures à d’autres membres de la famille, après l’attaque criminelle de leur maison à Naplouse en Cisjordanie. À ce titre, il a appelé la communauté internationale à intervenir en urgence pour assurer la protection au peuple palestinien et mettre un terme à ces crimes. Benali a exprimé la solidarité totale de l’Algérie, gouvernement et peuple, avec l’état de Palestine et réitéré le soutien au peuple palestinien et de sa cause juste pour qu’il puisse recouvrer ses droits légitimes notamment celui de l’établissement d’un état indépendant avec El Qods pour capitale. Deux jours plus tard, la maison des Dawabcheh était attaquée et les assaillants recouvraient les murs d’une étoile de David et de slogans évoquant la vengeance et le «prix à payer», le label utilisé par ces activistes. À chaque mesure qu’ils estiment les léser, ils s’en prennent à des Palestiniens et des Arabes israéliens, ainsi qu’à des lieux de culte chrétiens et musulmans et parfois même à l’armée israélienne dans les Territoires occupés. La plupart de ces attaques sont restées impunies et c’est là la raison pour laquelle elles se poursuivent, assurent, unanimes, militants des droits de l’Homme, Palestiniens et communauté internationale. Mais vendredi dernier, face à la consternation devant les images du petit corps emmailloté dans un drapeau palestinien pour cacher des brûlures insoutenables, les dirigeants israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu en tête, ont tous dénoncé un acte terroriste. Netanyahu ainsi que le président Reuven Rivlin ont, fait exceptionnel, rendu visite à Riham et Ahmed Dawabcheh.

Le Premier ministre a même appelé le président palestinien Mahmoud Abbas pour lui assurer que justice serait faite. À cet effet, Abbas a douté qu’Israël mette en œuvre une véritable justice. C’est pour cela que les Palestiniens doivent remettre samedi un dossier à la Cour pénale internationale (CPI) contenant les éléments sur ce nouveau crime de guerre d’Israël, selon eux. Vendredi, journée traditionnelle de mobilisation, les manifestations ont tourné aux cortèges funéraires en hommage au bébé devenu pour les Palestiniens le nouveau symbole de la violence des colons responsables selon l’Autorité palestinienne de 11.000 attaques ces 10 dernières années. Ces défilés ont ensuite dégénéré en affrontements avec les forces israéliennes. Un adolescent palestinien, touché par une balle de l’armée dans le camp de réfugiés de Jalazoune, qui borde Ramallah, a succombé dans la nuit. Un autre adolescent a été fauché par une balle de l’armée israélienne, cette fois à Gaza, l’armée expliquant qu’il s’était approché trop près du mur séparant Israël de l’enclave palestinienne. Dans la nuit, une dizaine de Palestiniens ont été légèrement blessés lors d’échauffourées à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, selon l’agence palestinienne. Dès vendredi matin, de nombreux appels étaient lancés sur les réseaux sociaux pour un rassemblement prévu samedi soir à Tel-Aviv sous le mot d’ordre « Stop à la haine ». Le président palestinien Mahmoud Abbas a prévenu vendredi dernier qu’il entendait s’adresser à la Cour pénale internationale (CPI) après la mort d’un bébé palestinien brûlé vif dans l’incendie de sa maison par des colons, dénonçant un nouveau crime de guerre d’Israël. Il a dénoncé les crimes de guerre et les crimes contre l’Humanité commis chaque jour par des Israéliens contre le peuple palestinien.

Lazreg Aounallah