Annaba: Régularisation des constructions illicites, 3 685 dossiers à El Bouni.

Annaba: Régularisation des constructions illicites, 3 685 dossiers à El Bouni.

L’opération de régularisation des constructions illicites dans le cadre de la loi 08/15 se poursuit à Annaba dans les daïras et communes, les dossiers continuant à être traités par les commissions techniques désignées à cet effet.

Ce sont des milliers de constructions bâties sur des terres relevant du domaine public ou privé de l’Etat et dont la plupart ne sont pas conformes aux règles les plus élémentaires de l’urbanisme. Ainsi au niveau des communes et des daïras, «les propriétaires» de ces constructions ont déposé des demandes de régularisation pour être étudiés par lesdites commissions qui statueront sur leurs cas après enquêtes de vérification sur le terrain. Les décisions émises par les commissions de daira peuvent faire l’objet de recours qui seront étudiés pour enfin émettre un avis définitif.

A la daira d’El Bouni, qui compte la plus forte concentration de population de la wilaya d’Annaba, il a été déposé jusqu’au mois d’août 2016, 3 685 dossiers de demandes de régularisation, dont 1 845 ont été étudiés jusqu’au mois de novembre passé, 913 ont été reportés, 497 ont été rejetés, 435 admis avec avis favorable émis par la commission technique, 385 ont pu se faire délivrer les certificats de conformité et 50 autres ont été acceptés avec réserves. Sur les refus notifiés, les motifs avancés par la commission ont trait à la nature juridique de l’assiette foncière sur laquelle sont bâties ces constructions, le respect des règles d’urbanisme, du site d’implantation et de sa viabilité.

Ces demandes formulées ne représentent en réalité que quelque 10 à 12 % des constructions illicites dans cette daïra populeuse où des dizaines de milliers de ces constructions ont poussé ces dernières années. La loi étant claire à ce sujet, les responsables sont tenus de l’appliquer en procédant à la démolition de celles-ci après les délais fixés.

La fin des bidonvilles ?

« Les terrains récupérés suite à l’éradication des bidonvilles serviront d’assiettes pour des équipements publics ou pour des projets utiles aux populations de la ville de Annaba et nous allons veiller à ce qu’ils soient effectivement affectés à ce type d’investissement. L’entrée de la ville à partir de la RN44 desservant l’aéroport offrait une image indigne d’une cité qui se veut un pôle touristique d’excellence avec ces constructions anarchiques qui défigurent le paysage», a récemment déclaré Youcef Cherfa, wali d’Annaba, sur les ondes de la radio locale.

Il faut dire que le site de Bouakadia à Sidi Salem à hauteur de la RN 44 offrait une image des plus regrettables pour la ville avec ces habitations précaires faites de baraques en tôle où habitent des citoyens dans des conditions des plus déplorables. Des eaux usées qui se déversent un peu partout, pas de voies de communication, pas d’adduction d’eau potable et l’énergie électrique « piratée » à partir du réseau public. Ces baraques avaient été détruites, leurs occupants ont bénéficié de logements sociaux et le site va servir pour la construction d’espaces commerciaux de grande distribution, un «Ardis», selon le wali, se dressera bientôt dans cet espace.

Un hôtel grand standing «El Hayet» ultramoderne sera bâti à 5 minutes de l’aéroport pour accueillir les touristes ou ceux de passage dans les meilleures conditions.

Le site d’El M’Haffer, un bidonville dans le cœur de la ville, a lui aussi été éradiqué pour abriter de nouveaux projets. Il était occupé par des centaines de baraques où vivaient près de 3 500 personnes qui avaient toutes été déménagées à la nouvelle ville de Draâ Errich, dans des logements flambant neufs mis à leur disposition par l’OPGI. Le site a été clôturé et des gardiens y ont été affectés pour en interdire l’accès à toute personne, et éviter que de nouvelles baraques soient construites.

Samedi prochain, un exposé sera présenté au wali d’Annaba par des architectes, participant à un concours en vue de la sélection de la meilleure étude pour un plan d’aménagement urbain du nouveau pôle d’El M’Haffer. Sur la RN 16, le bidonville situé à hauteur de « la carrière » a, lui aussi, été éradiqué et clôturé ; apparemment, il sera affecté à la construction de logements sociaux puisque déjà des engins ont entamé des travaux de nivellement et des ouvriers s’affairent sur les lieux.