Algérie – Maroc, les dérives de Mohammed VI

Algérie – Maroc, les dérives de Mohammed VI

maroc_roi-mohamed-vi.jpgLa question du Sahara occidental a été l’axe majeur du discours du roi du Maroc à l’occasion de la fête du Trône avant-hier. En manque d’argument pour justifier sa politique coloniale, il s’en est pris à l’Algérie.

Mohammed VI a ouvertement accusé l’Algérie dans l’affaire du Sahara occidental, soulignant «sa responsabilité en tant que partie politique concernée par ce litige, tant au niveau politique que sur le plan juridico-humanitaire touchant à la situation dégradante qui prévaut dans les camps de Tindouf».

Une telle intervention, dans un discours officiel aussi écouté que celui de la fête du Trône, risque de remettre en cause tous les efforts de conciliation et de rapprochement entrepris par Alger et Rabat depuis quelque temps et les démarches onusiennes visant à résoudre la question sahraouie.

Alors que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé lundi un message de paix et de fraternité au roi Mohammed VI à l’occasion de la célébration du 14e anniversaire de son accession au trône, celui-ci n’a rien trouvé de mieux à faire que de s’attaquer de la manière la plus virulente qui soit à l’Algérie, accentuant ainsi la tension qui caractérise les relations algéro-marocaines depuis plusieurs mois.

Pour tenter de faire oublier les sérieux problèmes politico-économiques que vit son pays et d’occulter les crimes que commet son armée dans les territoires sahraouis occupés et auxquels les ONG internationales des droits de l’homme s’intéressent de plus en plus, Mohammed VI a ainsi cru intelligent de souligner la «responsabilité» de l’Algérie dans le dossier du Sahara occidental et d’évoquer «l’obstination des autres parties comme principal motif du statu quo». Selon une source diplomatique algérienne,

«il s’agit d’affirmations totalement infondées car la résolution sur le Sahara occidental adoptée le 25 avril 2013 par le Conseil de sécurité, à laquelle se réfère ce passage du discours en question, interpelle 21 fois les «parties» en conflit, à savoir le royaume du Maroc et le Front Polisario».

«On est donc très loin de la soi-disant dimension régionale du différend et de la prétendue responsabilité de l’Algérie invoquées par le discours auquel vous faites référence. Cette résolution est sur le site du Conseil de sécurité et j’invite vos lecteurs à vérifier le nombre d’occurrences relatives aux ‘parties au conflit’», poursuit la même source. Pour les autorités algériennes, «l’obstination est à chercher plutôt du côté de la partie marocaine».

Selon la source diplomatique, «la responsabilité est expressément épinglée au paragraphe 7 de ladite résolution. Il faut relever, en outre, que ce pays refuse de se conformer à ses obligations découlant du droit international et de négocier, de «bonne foi et sans conditions préalables» afin que les deux parties parviennent à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et qui soit conforme aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies.

Ceci constitue exactement la substance de toutes les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité sur la question du Sahara Occidental».

F. H.