Alors qu’au Maroc et en Tunisie, la télévision par Internet est devenue une banalité, en Algérie, elle n’existe pas, du moins pas officiellement.
Cela fait près de 4 ans que l’opérateur Algérie Télécoms (AT) a annoncé la mise en place de la télévision numérique par Internet grâce à «Anis», un nouveau fournisseur d’accès Internet à haut débit (ADSL), rapporte le quotidien algérien, Maghreb Emergent.
Qu’est devenu ce projet? Aucune explication n’a été donnée pour le moment. Seule la 3G, qui existe un peu partout en Afrique pourrait être envisagée.
Au Maroc, la TV par Internet a été lancée en 2006 avec un bouquet de plus d’une centaine de chaînes. Les prix proposés par Maroc Télécoms sont même descendus en 2011, avec trois types de bouquets à la carte.
En Tunisie, un opérateur français propose le même service, via un abonnement, précise le Maghreb Emergent.
Selon le quotidien algérien La Nouvelle République, ce retard serait dû au manque de ressources humaines qualifiées dans le domaine et à l’absence d’une stratégie globale pour l’intégration des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’ensemble des institutions du pays.
«Nous avons beaucoup de retard sur nos voisins de l’est et de l’ouest qui sont mieux placés. Le seul rattrapage de ce retard permettrait de générer 100.000 emplois directs et 300.000 indirects d’ici 2014», confiait en 2011 au même quotidien Mohamed Damou, chef du cabinet du ministre de la Poste et des TIC.
Selon lui, les effets collatéraux des TIC, pourraient générer jusqu’à 500.000 emplois directs et 1,5 millions emplois indirects, y compris dans l’agriculture.
Alors face à un secteur public défaillant, c’est le système «D» qui explose en Algérie. Un marché florissant de démodulateurs propose une connexion TV par Internet via un abonnement à un serveur ou une carte «pirate», explique le Maghreb Emergent.
Ce marché très lucratif est estimé à plusieurs centaines de millions de dinars, soit plusieurs millions d’euros. Cet engouement pour la TV par Internet a d’ailleurs fait exploser le nombre d’internautes. Il est passé fin janvier 2012 à 1,6 million abonnés aux différents fournisseurs.
Pour autant, l’objectif qu’avait fixé le ministère des TIC en 2007 d’atteindre les 5 millions d’abonnés au haut-débit en 2010 n’a pas été atteint, conclut Maghreb Emergent.
