Algérie : 539 centenaires vivent ou survivent grâce à la pension de retraite française

Algérie : 539 centenaires vivent ou survivent grâce à la pension de retraite française

clipboard01.jpgGrâce à la française CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse), on sait désormais que l’Algérie compte 539 centenaires qui touchent une retraite française. Ces chiffres remontent à l’occasion d’une polémique déclenchée l’année dernière sur des prétendus retraités algériens qui fraude la CNAV pour continuer de bénéficier d’une pension.

La CNAV continue de verser bon an mal an prés d’un milliard de dollars à plus de 400 000 retraités algériens. Même dérisoire, cette pension mensuelle est attendue avec impatience tant elle permet de boucler les fins mois difficiles.

En 2010, Mme Rolande Ruellan,, présidente de la VIe chambre de la Cour des Comptes avait fait état en Algérie d’« une proportion de centenaires qui paraît étrange » à la suite d’anomalies constatées dans le versement de pensions de retraites françaises à des retraités décédés.

Ces remarques de la Cour des Comptes s’appuyait sur un contrôle très ciblé en 2007 à Merouana, dans les Aurès (dans l’Est d’Algérie). La-bas, sur 111 retraités touchant une pension française, 8 étaient morts. Cette anomalie a donné naissance à un large écho sur internet au sujet de « retraités immortels » en Algérie fraudant la caisse de retraite française.

« De la réalité des chiffres très sincèrement, on ne peut pas induire qu’il y ait une fraude majeure ou une sous-estimation majeure des décès en Algérie », a déclaré jeudi 09 juin à la presse le directeur général de la CNAV Pierre Mayeur qui faisait le point sur les fraudes aux retraites en 2010 en France et à l’étranger.

Fin 2010, on dénombrait 539 centenaires algériens touchant une pension française sur un total de 443.121 retraités, soit 0,12%, selon la Cnav. 123 décès de centenaires ont été déclarés.

« Il y a eu un buzz qui a une force de pénétration importante », a constaté Pierre Mayeur, qui a mis en cause la Cour des Comptes. « Il y a des phrases qui ont été dites et des phrases écrites qui me paraissent avoir été rapidement dites ou écrites, ça c’est clair », a déclaré le directeur de la CNAV.

Les contrôles seront néanmoins renforcés en Algérie, où est versée la plus grande proportion de retraites françaises à l’étranger (36%).

Contrairement à la France où les décès de retraités lui sont communiqués directement par les services statistiques, la CNAV est informée des décès de pensionnés à l’étranger par le retour de « certificats d’existence ».

Pour vérifier que les bénéficiaires de ces pensions sont bien en vie, le régime leur envoie donc au moins une fois par an ce certificat d’existence à retourner signé et tamponné par une autorité locale, généralement les services d’état civil de la mairie.

Dans le cas où les certificats ne sont pas renvoyés dans un délai de deux mois, le versement de la pension est suspendu.

Pour effectuer des contrôles sur place, la Cnav souhaite passer des conventions avec des assureurs locaux agréés par les consulats. Un test doit être lancé à la rentrée en Tunisie, où 31.000 retraités bénéficient de pensions Cnav.

Le montant annuel versé à ses 443.121 retraités algérien avoisine 1 milliard d’euros. Bien que le montant de ces pensions soit parfois dérisoire, parfois il ne dépasse pas 200 euros par mois, ce complément de revenu constitue une vraie bouffée d’oxygène pour les familles des retraités. C’est d’autant plus vrai qu’en Algérie, un euro s’échange au marché informel à plus de 140 dinars.

Même avec une pension de 200 euros pas mois, cette somme modique représente presque le double du SMIG algérien, plafonné à 15 000 dinars ( environ 140 euros). Une pension que ces retraités attendent avec impatience chaque fois de mois.