Alger: Évacuation musclée des derniers habitants d’un bidonville à Baraki

Alger: Évacuation musclée des derniers habitants d’un bidonville à Baraki

emeute_854202201.jpgLes forces anti-émeutes ont évacué, hier, les habitants non relogés du bidonville Haï Al Baraka, à Baraki, au sud-est d’Alger, qui refusaient depuis une semaine de quitter les lieux destinés à être rasés. Plus d’une centaine de familles refusaient depuis une semaine de quitter leurs baraques en invoquant qu’elles n’avaient pas où aller.

Hier, les forces de l’ordre se sont déployées dès 3 heures du matin pour mettre à exécution l’ordre d’évacuation décidé par les services de la Wilaya d’Alger. Des affrontements ont éclaté à la suite de l’intervention des forces de l’ordre pour contraindre les habitants à quitter les lieux.

Les exclus du relogement accusent

Après des échanges vifs entre les deux parties, la situation a évolué vers des affrontements violents. La police, indique le journal El Khabar, a investi le bidonville en faisant usage de gaz lacrymogènes et utilisant des matraques. Certains habitants « ont menacé de suicider en faisant exploser des bonbonnes de gaz si les forces de police poursuivaient leur avancée » dans le quartier.

La police a utilisé également des balles en caoutchouc dans les affrontements. Plusieurs personnes ont été blessées, indique le journal, dont une vieille femme dont l’état est grave. Les habitants du bidonville ont fini par se soumettre à l’ordre d’évacuation mais la colère reste forte.

Certains habitants, indique EL Khabar, était furieux du recours à la force pour les faire évacuer « de maisons où nous habitons depuis l’indépendance alors que nous n’avons bénéficié d’aucun logement ou aide financière ».

Ils persistent à demander au Wali d’Alger, Abdelkader Zoukh et aux hauts-responsables du pays de mettre en place une « commission d’enquête » au sujet de l’opération de relogement des habitants de Haï El Baraka d’où ils ont été exclus…. alors que des étrangers au quartier « dont certains ont des villas dans d’autres quartiers » en ont bénéficié. Ils accusent les responsables locaux d’avoir manipulés les dossiers dans l’attribution des logements.

Cinq heures après l’intervention des forces de polices, rapporte le journal Al-Mihwar, Haï El Baraka a été transformé en ruine après l’intervention des bulldozers. Les familles exclues du relogement n’ont pas eu d’autre solutions que d’aller dans une salle de sports situé dans la zone.