AÏT AÏSSA MIMOUN (TIZI OUZOU), On se bat au couteau au lycée

AÏT AÏSSA MIMOUN (TIZI OUZOU), On se bat au couteau au lycée

P140206-11.jpgDurant toute la matinée, racontent des élèves sous le choc, des bandes rivales se sont adonné à des actions des plus sauvages.

Le lycée nouvellement ouvert à Aït Aïssa Mimoun n’est pas près d’offrir la stabilité nécessaire pour un bon cursus scolaire. Sa cour continue encore d’être le théâtre de violences engendrées par la permissivité de ces entrées principales. Hier, dans la matinée, une violente bagarre a éclaté entre des groupes de lycéens permettant à des extras de faire intrusion avec des armes blanches à la main.

Durant toute la matinée, racontent des élèves encore sous le choc, des bandes rivales se sont adonné à des actions des plus sauvages. Des lycéennes affirmaient que le choc provoqué par la vue de ces scènes de violence extrême les a laissées inaptes à poursuivre les cours. A l’extérieur de l’établissement, les gens étaient consternés de voir l’établissement où étaient scolarisés leurs enfants tomber entre les mains de délinquants qui agissent dans l’impunité la plus totale. Des parents d’élèves dénonçaient d’ailleurs cette situation et incombent la responsabilité aux autorités locales pour leur laxisme. «Eh oui! Comment voulez-vous que ces délinquants n’entrent pas dans l’établissement lorsqu’ils savent que leurs semblables qui ont fait la même chose à la rentrée n’ont jamais été inquiétés», s’indignait un enseignant que nous avons rencontré à proximité de l’établissement.

En fait, les parents ont toutes les raisons de s’inquiéter, mais comme l’affirment certains citoyens, également parents d’élèves, n’en sont pas en dessus de tout reproche. «Ce n’est que maintenant qu’ils viennent pleurnicher. Demandez leur pourquoi ils ne viennent jamais aux réunions de l’association. Ceux qui viennent assidument se comptent sur les doigts d’une seule main, alors qu’on les voit ici par centaines quand il s’agit de venir récupérer les aides sociales annuelles de 3000 dinars» fulmine-t-il.

En fait, l’établissement n’est pas à sa première affaire. Tout au début de l’année, les lycéens ont pourtant observé plusieurs jours de grève pour alerter les autorités sur les intrusions répétées de délinquants. Des SOS ont été lancés, mais vraisemblablement n’ont reçu aucun écho. La preuve, les actes se sont répétés hier.

Non loin de là, à Boudjima, commune voisine, le lycée n’est pas à l’abri de ce phénomène. Bien au contraire, l’établissement en reconstruction, est une véritable passoire. L’année dernière, des bandes rivales, venues, de Boumerdès, se sont expliquées dans la cour de l’établissement. Des bagarres à armes blanches interposées ont semé la terreur parmi les élèves qui ont dû abandonner l’établissement aux bandes durant plusieurs jours.

En fait, la situation qui prévaut dans ces établissements interpelle au plus haut degré les pouvoirs publics. Le désintérêt des parents d’élèves est également pointé du doigt par les enseignants qui trouvent des difficultés à asseoir un dialogue permanent avec eux. Pourtant, il y va de l’intérêt de leurs enfants.