Ahmed Gaïd Salah : « L’ANP déterminé à neutraliser les traîtres et assainir le pays de ces malveillants »

Ahmed Gaïd Salah : « L’ANP déterminé à neutraliser les traîtres et assainir le pays de ces malveillants »

arton6301-3de1f.jpgL’ANP a réaffirmé, par la voix du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) que « le crime (l’embuscade terroriste de Ain Defla ayant fait 9 morts dans les rangs des soldats) ne fera que renforcer l’engagement et la détermination pour neutraliser ces traîtres et assainir le pays de ces malveillants, pour que demeure l’Algérie chère, sûre et souverain ».

Ce brusque changement de ton et d’attitude de la part de l’ANP envers les groupes terroristes annonce-t-il le retour à la stratégie du tout-sécuritaire et la fin de la politique de réconciliation nationale entamée au début des années 2000 pour favoriser le retour des criminels à la vie normale ? La recrudescence des attentats terroristes montre que la menace terroriste revigorée par Daech est toujours prégnante et élevée.

La multiplication des attentats terroristes contre l’armée augure d’une nouvelle orientation des groupes terroristes qui ont perdu tout crédit auprès de la population au début du terrorisme, lorsqu’ils s’attaquaient aux citoyens sans distinction. D’ailleurs la défaite sur le plan militaire des GIA et autres GSPC est due en grande partie à la vigilance de la population qui n’hésitait pas à dénoncer aux forces de sécurité ces hordes sauvages. De même que la constitution des groupes d’autodéfense et des patriotes dans les coins reculés du pays a joué un grand rôle dans la neutralisation de ces groupes.

L’intégrisme religieux et les formes extrêmes qu’il a prises ces dernières années en Algérie avec les groupes terroristes se réclamant du courant islamiste se livrant à des meurtres de femmes et d’enfants, à des attentats terroristes aveugles et innombrables. Dire que l’Algérie en a fini avec le terrorisme est une illusion. La menace n’a jamais disparu. Affaiblis par les coups de boutoir de l’ANP et traqués constamment, les groupes terroristes ont décidé de faire le dos rond et laisser passer l’orage. La montée en puissance de Daech semble leur donner des ailes et ils commencent petit à petit à sortir du bois et à menacer dangereusement les victoires chèrement acquises au prix de multiples sacrifices. Le terrorisme a engendré plus de 200 000 morts et coûté la bagatelle de plus de 20 milliards de dollars dans les années 1990.

La fin de la politique de la main tendue ?

Décidée en septembre 1999, cette mesure a été un appel aux groupes islamistes armés à déposer les armes en contrepartie d’une clémence et d’une réinsertion dans la vie civile. Cela permit, selon des chiffres communiqués par les autorités, à plus de 4 000 terroristes de descendre des maquis. Destinée à donner une chance aux éléments ayant rejoint le maquis après la défaite militaire sur le terrain, la politique de réconciliation prônée par le pouvoir au début des années 2000 a donné quelques bons résultats avec leur retour à la vie courante. Mais les plus irréductibles ont rejeté cette politique et continuent à infester les maquis. Si cette politique de la main tendue a permis de ramener le calme et constitué une étape décisive du retour à la paix avec la repentance de plusieurs milliers de terroristes, la dissolution de groupes terroristes, et fait baisser considérablement son impact, il n‘en demeure pas moins que les actions terroristes continuent de faire des ravages. Une autre menace plus subtile menace aujourd’hui le pays.

Il s’agit des dérives sectaires qui empoisonnent la vie de jeunes algériens enseignés par des cheikhs autoproclamés et des prédicateurs non formés. Le ministre des Affaires religieuses a reconnu d’ailleurs qu’il existe une cinquantaine d’imams appartenant à la mouvance salafiste qui continuent de prêcher dans les mosquées. Cette mouvance tafkfiriste, qui a eu le dernier mot au sein de l’ex-FIS, a été à l’origine du recrutement de milliers de jeunes dans les différents maquis. Elle demeure toujours active et attend patiemment le moment propice pour insuffler un second souffle à son action armée. Les interceptions de terroristes à la frontière avec le Maroc et à l’est du pays poussent les terroristes encore en activité en Algérie à tenter de s’approvisionner en armes de tous genres et reconstituer les maquis désertés.