ABROGATION DU 87 BIS : La montagne qui accouche d’une souris

ABROGATION DU 87 BIS : La montagne qui accouche d’une souris

P150401-11.jpgL’augmentation des salaires due à l’abrogation de l’article 87 bis, entrerait en vigueur l’«été prochain», mais rien n’est moins sûr.

L’augmentation des bas salaires est renvoyée sine die. Le report, encore une fois, à une date ultérieure vient d’être annoncé par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi. Le ministre a en effet déclaré, avant-hier à Alger, que les augmentations des salaires dues à l’abrogation de l’article 87 bis relatif aux relations de travail, entrera en vigueur l’ «été prochain», sans autre précision.

Cette histoire daugmentation des salaires fait penser à «la montagne qui accouche d’une souris»: tantôt on affirme qu’elle concernera les catégories de 1 à 3, tantôt de 1 à 7. De même, certaines sources affirment que le gain est très insignifiant. L’initiative gouvernementale, axée essentiellement sur les salaires des faibles catégories sociales, remonte à la dernière tripartite, mais sa mise en oeuvre traîne toujours. L’entrée en application du Snmg dans sa nouvelle version, n’est pas encore fixée. Le gouvernement tombe dans l’immobilisme. Il attend, peut-être, l’improbable augmentation des cours des hydrocarbures, dont la chute brutale s’est, désormais inscrite dans la durée, pour concrétiser ses promesses d’augmentations des bas salaires. En attendant, les fondamentaux économiques, en raison de l’accélération de la baisse de la fiscalité pétrolière, virent au rouge. Une situation financière très difficile, charriant dans son sillage, moins d’offres de devises et un effet négatif sur le coût commercial du dinar, toujours en baisse. Une inflation importée et des hausses des prix de produits de large consommation, aggravent davantage la précarité des revenus des ménages en général et celui des smicards, en particulier. Une catégorie sociale laissée pour compte. Le secrétaire national chargé des affaires socio-économiques de l’Ugta, Achour Telli, s’est contenté de dire que «la mise en oeuvre du nouveau Snmg, peut intervenir en ce mois, au courant du prochain mois ou plus tard», en assurant, toutefois, qu’ «il aura lieu bel et bien en cette année 2015». Aujourd’hui, «on est dans la phase d’application technique, notamment au niveau de la Fonction publique», a-t-il affirmé.

Pour ce responsable de la Centrale syndicale, la parution du décret d’application au dernier Journal officiel, ne laisse aucun doute quant à l’entrée en vigueur de ces augmentations, avec effet rétroactif depuis janvier 2015, tant attendues par les travailleurs.

Le décret exécutif fixant la «technicité» de l´application du nouveau Snmg, induit par l´abrogation de l´article 87 bis par la dernière tripartite, a été publié dans le dernier numéro du Journal officiel datant du 8 février dernier. Le décret en question détermine les éléments constitutifs du Salaire national minimum garanti.

Désormais, le Snmg ne comprend que le salaire de base. Sont exclues les primes se rapportant aux remboursements de frais de mission engagés par le travailleur, l’expérience professionnelle ou toute indemnité rémunérant l’ancienneté, l’organisation du travail concernant le travail posté, le service permanent et les heures supplémentaires.

Il s’agit également de celles se rapportant: aux conditions d’isolement, au rendement, l’intéressement ou la participation aux résultats ayant un caractère individuel ou collectif.

Pour rappel, selon le SG de l´Ugta, 1,2 million d´employés de la Fonction publique, outre ceux des secteurs économiques publics et privés, seront concernés par l´augmentation des salaires. La définition du Snmg a été consacrée pour la première fois dans le projet de la loi de finances 2015.