Après la concession, l’État opte pour la cession des terrains pour la réalisation de projets au profit des investisseurs privés, des acteurs économiques qui ont donc les moyens de réaliser les structures d’accompagnement, notamment celles de loisirs dans les nouveaux pôles urbains.
C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, lors de la visite de travail et d’inspection qu’il a
effectuée dans la wilaya d’Annaba, pour expliquer les nouvelles
orientations décidées par le gouvernement en matière de développement local.
M. Tebboune, qui s’est rendu sur les sites des nouvelles villes de Kalitoussa et de Draâ-Errich, tous deux implantés dans la daïra de Berrahal, 30 km à l’ouest d’Annaba, a usé d’un langage direct à l’adresse des responsables locaux pour les exhorter à en finir avec la bureaucratie ankylosante. “Il faut ouvrir les portes au secteur privé en lui offrant l’opportunité de s’impliquer davantage dans la réalisation des infrastructures, telles que des hôtels, des centres commerciaux, des salles des fêtes, des piscines payantes et autres.”
Abdelmadjid Tebboune a débuté sa visite par la zone d’extension urbaine de Kalitoussa, implantée non loin de la zone industrielle, au sud-ouest de Berrahal, et qui semble s’intégrer dans l’environnement au fil des jours. Le ministre s’est montré très satisfait au double plan de la qualité et du nombre des unités déjà livrées, en apprenant, notamment, que d’autres logements sont en voie de finition.
Autant de logements sociaux que de logements de type location-vente, ainsi qu’un groupe scolaire de premier rang, regroupant une école primaire, un CEM et une bibliothèque de grande envergure. Le nouveau pôle urbain du Kalitoussa s’étend sur une superficie totale égale à 164 ha dont 80 ha réservés à l’habitat d’une capacité totale de 7 650 logements, tous segments confondus, et le reste aux différents équipements publics (écoles primaires, CEM, lycées, polyclinique, salle de soins, agence P et T, mosquée, bibliothèque urbaine, antenne administrative, complexe sportif de proximité, etc.).
Dans la nouvelle ville de Draâ-Errich, M. Tebboune n’y est pas allé de main morte avec certains directeurs de l’exécutif, à l’exemple de celui de l’hydraulique. Le ministre a carrément lancé un ultimatum aux
directeurs défaillants pour rectifier le tir.
“J’ai pris connaissance que les choses n’ont pas évolué comme prévu depuis la mort de l’ex-wali d’Annaba, feu Sendid Mohamed Mounib. Aujourd’hui, un nouveau wali vient d’être désigné à la tête d’Annaba, il est compétent et veut aller de l’avant, et pour cela, nous devons lui apporter aide et assistance. Je ne tolérerai plus aucun dérapage et les directeurs de l’exécutif de wilaya sont appelés à remettre les pendules à l’heure avant le 1er trimestre de l’année 2016”, a lancé le ministre en direction des responsables chargés de la réalisation et du suivi des différents programmes de l’habitat de la nouvelle ville de Draâ-Errich.
Le nouveau pôle urbain de Draâ-
Errich, d’une superficie de quelque 1 344 ha, a été lancé, rappelons-le, à la fin du mois de décembre 2012. Dans une première phase, un programme de dualisation sur une superficie de 250 ha, de quelque 26 000 logements déjà inscrits, tous types confondus, à savoir 10 000 par l’AADL, 10 000 par l’ENPI et 6 000 autres par l’OPGI, avec équipements publics.En visitant un projet d’un programme de 1 163 unités AADL, dont une première tranche a été livrée par une entreprise chinoise, à Boukhadra, le ministre a annoncé que “prochainement, les bénéficiaires auront la possibilité de choisir le bloc devant abriter leurs logements, ainsi que la cité avec, en prime, l’attribution d’une décision pour la circonstance”.
Interrogé par Liberté sur les indiscrétions insinuant que la décision relative à la cession en question au profit du secteur privé aurait un lien avec la crise mondiale ou, du moins, avec la chute du prix de pétrole, le ministre de l’Habitat a systématiquement balayé l’information, précisant, à cet effet, que l’ère de la bureaucratie a pris fin. “Ainsi, les services étatiques doivent travailler ou laisser les autres travailler. Ce sont là les règles du développement certain”, affirmera-t-il.
