A quelques jours des législatives en Tunisie, l’ANP se redéploie aux frontières

A quelques jours des législatives en Tunisie, l’ANP se redéploie aux frontières

frontiere_algerie_tunisie.jpgL’Algérie qui demeure plus avertie sur les menaces du terrorisme transnational, maintient ses troupes aux frontières.

Un redéploiement stratégique des unités militaires a été observé aux frontières Est et Sud-Est par les forces de sécurité, relativement à l’approche des élections législatives prévues en Tunisie. Plus de 3000 soldats supplémentaires ont été dépêchés sur les lieux pour maintenir le dispositif sécuritaire, à El Oued, Souk Ahras El Tarf et Tébessa, au moment où les services de sécurité tunisiens ont enregistré plusieurs arrestations de terroristes activement recherchés.

Les postes de contrôle ont connu une révision dans leur plan d’activité, alors que les forces héliportées concordant leurs exercices avec les soldats sur le terrain opèrent tout le long du tracé frontalier pour localiser d’éventuels groupes armés. Ces mêmes postes sont dotés de caméras de surveillance, ont confié des sources bien informées. Ces derniers soulignent que des mouvements suspects ont été notés vers les monts de Boudekhan à Khenchela, faisant jonction avec les maquis de Tébessa, au même titre que les monts Chaâmbi, depuis le démantèlement par les services de sécurité tunisiens d’un réseau terroriste à Kef et El Kesreine. Ce réseau, selon la presse tunisienne, planifiait des attentats le jour-même du scrutin.

La Tunisie qui coordonne sa lutte antiterroriste avec l’Algérie, tirant profit de l’expérience de l’ANP, fait face à une menace intégriste puisant sa force des groupes terroristes en Libye. Un pays qui s’érige en un véritable foyer terroriste, menaçant aussi bien la sécurité de la Tunisie, que celle de l’Algérie.

Livré à l’anarchie, la Libye, aujourd’hui à l’image de la Somalie, pose aussi un problème de sécurité pour l’Egypte offrant ainsi un terrain fertile aux adeptes de Daesh pour un long moment de déstabilisation, d’autant plus que plusieurs pistes affirment l’existence de camps d’entraînement en Libye qui se multipliaient. Ce qui renseigne, à ne pas en douter, sur ce qui se prépare contre les pays du Maghreb. Divisée en trois entités, la Libye est devenue un sérieux danger dans la région. Cette situation dramatique a finalement fait réagir la communauté internationale pour un cessez-le-feu, néanmoins cette intervention contestée puisque tardive ne changera rien dans les donnes sur le terrain, d’où la mise en place de l’ANP d’un plan de sécurité draconien, qu’adopte également la Tunisie. Un tableau militaire stratégique pour préserver les deux pays des affres des groupes criminels multinationaux repliés en Libye. Un laboratoire à ciel ouvert, où les services secrets du monde entier apposent leurs essais. Conscients des risques majeurs en provenance de ce pays, l’Algérie et la Tunisie joignent leurs efforts pour maintenir la menace loin des frontières.

Cette collaboration répond bien à des impératifs imposés par la conjoncture, visant à déloger les intégristes, assurer l’intégrité des territoires aussi bien algérien que tunisien contre les infiltrations des groupes terroristes et freiner la circulation des armes.

L’Algérie, qui demeure plus avertie sur les menaces du terrorisme transnational, maintient ses troupes aux frontières en renfort avec la mobilisation de 25.000 soldats assistés par des unités des GGF et des unités d’intervention spéciales appuyées par les forces aériennes.

Une mobilisation au sens continu et significatif à l’ombre des crises qui secouent ses pays voisins.