950 opérateurs du transport public et de marchandises, activent sans cahier de charges

950 opérateurs du transport public et de marchandises, activent sans cahier de charges

22007.jpgIl s’avère que les opérateurs du réseau de transport terrestre des voyageurs et de marchandises à Oran, activent pour la plus grande part sans aucun cahier des charges. Pourtant, dans une optique de modernisation du secteur, la tutelle avait procédé à la remise des cahiers des charges, exigeant leur respect de la part de tous les opérateurs du secteur.

Sans équivoque, sur les 4.000 transporteurs des lignes urbaines et semi-urbaines, que compte la wilaya, seulement 50 disposent d’un cahier des charges.

Ceci dit, le seul document imposant à l’ensemble des transporteurs, à adopter une culture réelle du service public, dans le but de moderniser le secteur, d’assurer une prestation de qualité, la sécurité et le confort aux usagers, n’existe pas.

Notons que c’est aussi l’unique édit, susceptible de mettre fin à l’état anarchique prévalant dans le secteur, dû essentiellement aux comportements irresponsables des chauffeurs et receveurs.

En effet, chaque jour, des scènes antagoniques entre des citoyens et des chauffeurs et receveurs de bus, qui parfois vont loin dans les insultes et des bagarres sans précédent.

Ceci explique d’une part, le comportement de certains transporteurs qui observent parfois des arrêts répétitifs d’une vingtaine de minutes.

La Fédération nationale du transport est consciente de la situation mais très loin d’agir, selon ses prérogatives. La mise en place d’un cahier des charges pour les transporteurs, permettra en temps normal, aux transporteurs d’être d’autant protégés et de connaître leurs droits et obligations professionnelles, pour assurer des prestations normales au profit des usagers.

Interrogés à ce sujet, des représentants des transporteurs, à l’image de l’UGCAA qui n’a d’existence que sur les cachets humides, ont néanmoins trouvé comme excuse à cette problématique, en indiquant que «le cahier des charges ne sera efficace pour la réglementation du secteur, que s’il est accompagné d’un nouveau plan de transport».

C’est d’ailleurs la préoccupation actuelle de la direction concernée, qui s’attelle à l’élaboration d’une étude destinée aux zones périphériques de l’agglomération d’Oran, visant la réglementation du secteur.

Ces efforts sont soutenus par des actions d’identification des chauffeurs et receveurs et de sensibilisation visant la consécration de la culture du service public dans le transport et la sanction de ceux entravant la réglementation.

Parce qu’un plan de circulation est primordial pour le bon fonctionnement de ce secteur, mais pour un service minimum digne de sa considération, il ne faudrait pas que cela détourne les concernés de leur vocation principale : assurer la continuité du service public en desservant tous les territoires, toute la journée, en assurant également la sécurité des clients et des chauffeurs.

Mais il s’agit aussi de répondre à un cahier des charges strict qui engage l’unité financièrement à une obligation de résultat. L’impératif économique contribue ainsi à renforcer les enjeux de continuité de service. Cette proposition du cahier des charges est aussi un préalable à un meilleur rapport de proximité avec les communes.

Notons que cela permettra la normalisation et la standardisation des règles d’exploitation des activités de transport routier et auxiliaires, cette opération vise, l’uniformisation et la sécurisation de l’ensemble des documents liés à l’exercice de ces activités, la limitation de la durée de validité des mêmes documents, afin de permettre une actualisation régulière des différents fichiers, ainsi que l’assainissement des fichiers des opérateurs et des véhicules intervenant dans ce domaine.

Certains opérateurs ignorent les règles élémentaires organisationnelles régissant leur activité. Il y a aussi un manque flagrant d’infrastructures d’accueil, notamment pour les stations urbaines pour voyageurs ou pour le transport de marchandises.

Il a été annoncé à diverses reprises, que de nouvelles conditions d’accès à la profession seront mises en application et porteront essentiellement sur les qualifications professionnelles, les conditions de sécurité et de qualité de service, ainsi que les moyens matériels. Lui aussi trouve que le secteur des transports est connu pour une prolifération anarchique des opérateurs privés, une mauvaise prise en charge des usagers et, surtout, une absence de compétences humaines.

Hadj Hamdouche