70% des écoliers utilisent en permanence Internet!

70% des écoliers utilisent en permanence Internet!

upload_-1Le mauvais usage de cet outil vient se greffer aux fléaux de la drogue et de la violence en milieu scolaire. Des propositions sont attendues pour le mois d’octobre prochain.

L’usage abusif d’Internet, sans contrôle parental, fait des ravages au sein des enfants scolarisés. En effet, selon une étude élaborée en 2015 par le docteur Nora Kechaïri, psychologue au secteur sanitaire de Bouzaréah, 70% des écoliers fréquentent en permanence les espaces Internet et 33% développent une addiction à la Toile.

Le chiffre donne le tournis, d’autant que l’enquête menée par cette psychologue a touché 15 000 écoliers, soit un échantillon représentatif de cette frange exposée à tous les dangers et les fléaux sociaux, comme la violence et la drogue. Selon Mme Kechairi, les écoliers ne faisaient pas exception et qu’ils étaient eux aussi au même titre que leurs pairs recalés de l’école exposés au fléau de la drogue et de la violence.

De même, les intervenants à la conférence, tenue jeudi dernier, de la commission sectorielle de prévention des fléaux sociaux de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) d’Alger, ont mis en avant l’importance à accorder aux cellules d’écoute et d’orientation au niveau des établissements scolaires ou ceux relevant des directions de l’action sociale.

Et devant l’ampleur de l’usage incontrôlée de l’outil Internet par les enfants scolarisés, des membres de ladite commission ont tiré la sonnette d’alarme et ont relevé l’absence de coordination entre les différents organes concernés pour la prise en charge des problèmes des écoliers.

Ces responsables sont allés jusqu’à évoquer les mesures de facilité auxquelles les chefs d’établissements scolaires, des conseillers, voire des enseignants, recourent face aux problèmes rencontrés avec les élèves et qui consistent en l’interdiction d’accès à la classe. Présents à cette rencontre, qui coïncide par ailleurs avec la rentrée scolaire 2016-2017, des sociologues et des spécialistes de la santé mentale ont souligné “la nécessité d’accorder un intérêt accru aux cellules d’écoute et de suivi en milieu scolaire pour protéger les enfants des fléaux sociaux qui les menacent”.

Cette situation préoccupante ne semble pas inquiéter pour autant les parents d’élèves et ne contrôlent pas l’usage de l’Internet à la maison, notamment leur accès aux réseaux sociaux, dont Facebook, et les sites pourvoyeurs d’images et de vidéos de violence. Bien plus, les parents d’élèves ne contrôlent pas également l’usage du téléphone portable, laissant, souvent, leur progéniture emporter leurs téléphones cellulaires (connectés à Internet) à l’école.

Il faut savoir que certains établissements privés interdisent l’accès aux élèves munis des téléphones portables. Cette mesure a donné ses fruits et a sensiblement contribué à juguler les fléaux en milieu scolaire. De son côté, le commissaire principal, Farah Belkacem, représentante du chef de la sûreté de la wilaya d’Alger, a révélé que “les grands axes de l’action de la commission de wilaya pour la protection des écoliers des fléaux sociaux durant l’année scolaire en cours, ont été définis lors de la séance d’aujourd’hui (jeudi-ndlr) qui a permis la concrétisation du premier objectif inhérent à la protection de l’élève des risques qui l’entourent dans son milieu scolaire”.

Dans le même sillage, et dans le cadre de la stratégie tracée par la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), le commissaire Ghellab Tarek, représentant chef de la brigade de la lutte contre le trafic de drogue et les psychotropes à la police judiciaire, a jugé “nécessaire l’implication des secteurs concernés pour le bon fonctionnement de l’action de ladite commission.” Raison pour laquelle le président de cette commission, Mohamed Tahar Dilmi, a indiqué que des propositions seront formulées dans un délai de dix jours et que l’évaluation des réalisations accomplies permettra de relever les lacunes et de procéder à une restructuration de la commission, prévue début octobre prochain, dans le cadre du programme d’action relatif à l’année scolaire en cours.