2,5 millions de pèlerins sur le mont Arafat

2,5 millions de pèlerins sur le mont Arafat

actualite1[5369].jpgC’est aujourd’hui, 9 Dhou El-Hidja correspondant au 15 novembre 2010, que près de trois millions de pèlerins, stationnés sur le Mont de la Miséricorde (Djebel Errahma), accompliront le rite sacré du stationnement debout, en prononçant la talbya : « Lebbyk, Allahouma Lebbyk» après avoir assisté dans l’après-midi à la mosquée Namirah aux prières du D’hor et de l’Assr combinées.

Les pèlerins se rassemblent sur le Mont de la Miséricorde — un endroit d’où le Prophète Mohamed (QSSSL) a fait un Sermon d’adieu — pour prier et regarder le soleil descendre sur la plaine d’Arafat. La station debout est le point culminant du pèlerinage.

Chaque année, des centaines de milliers de pèlerins viennent à la source de leur foi se soumettre à la volonté de Dieu, telle qu’elle fut révélée par Son Prophète Mohamed, que la paix soit sur lui : La Mecque. Tous les ans, dans un même élan, les fidèles du monde entier s’y rendent à la découverte du berceau de l’Islam.

Mekka El-Moukarramah, Mesdjid Ennabaoui Echarif, la tombe du Prophète Mohamed (que le salut soit sur lui) et bien d’autres lieux qui témoignent de nos jours de la naissance de la religion salvatrice pour chaque être humain : l’Islam.

En effet, l’Islam symbolise la soumission au Tout-Puissant et le Livre saint (le Coran) souligne que Dieu commande au Prophète Mohamed (QSSSL) de dire : Je ne suis pas un innovateur parmi les prophètes. Car Dieu a envoyé d’autres prophètes avant lui. Ils furent tous les messagers de Dieu et les prédicateurs d’un seul et unique Islam. Le Coran confirme clairement cette vérité comme suit : Quiconque recherche une religion autre que l’Islam, celle-ci ne sera point agréée de Lui, il sera dans l’au-delà au nombre des réprouvés.

L’islam, rappelons-le, repose sur cinq piliers fondamentaux :

— La profession de foi (Echahada) qui est l’affirmation du monothéisme le plus strict : “Il n’est pas d’autre Dieu qu’Allah et Mohamed en est le messager”.

— La prière qui est la conscience de la dépendance de l’homme comme de toute chose, à l’égard de Dieu, le Créateur.

— Le jeûne pendant le mois qui fut celui de la Révélation; il est l’acte par lequel l’homme s’exerce à s’arracher au flux des exigences et à se maîtriser lui-même pour être prêt à répondre à l’appel de Dieu.

Ce contrôle de soi, attestant de la possibilité de rompre avec l’animalité des instincts, est un devoir à l’égard de nous-mêmes. Jeûner est un bien pour vous, dit le Coran (II/184) qui nous rend capables d’accomplir les tâches auxquelles le Tout-Puissant nous appelle.

— La “Zakat” (ou purification des avoirs et des biens) intègre la vie économique à la vie de l’esprit et lie la solidarité sociale à la foi. La justice sociale et tous les actes de notre vie contribuent à la concrétiser depuis le travail jusqu’à la participation politique qui font partie de la pratique religieuse, du culte et de la célébration.

— Le pèlerinage aux Lieux saint de l’islam est une obligation non moins sublime que les précédentes ; il reste un cheminement vers Dieu et réalisation en actes de la communauté.

Il exige que l’homme de foi sache se détacher de toutes les préoccupations et de ses intérêts immédiats pour se remémorer de la présence de Dieu au coeur du monde et également pour prendre conscience, par la convergence vers la “Kaâba”, d’autres hommes de foi venus de tous les coins du monde, de l’unité de la “Umma”, de la communauté ouverte à tous les hommes, et celle de la foi.

Le pèlerinage fut pendant des siècles un véritable sacrifice. Il exigeait, par voie terrestre ou maritime, des épreuves et comportait des risques considérables et surtout une rupture, souvent héroïque, de plusieurs mois, avec la sécurité, le confort, le quotidien pour témoigner de la présence en leur vie de la foi en Dieu qui rendait le pèlerinage capable de cette rupture.

A la veille de l’Aïd El-Adha, les pèlerins, aujourd’hui 9 Dhou El-Hidja”, en tenue d’ihram, vont se diriger vers le mont ‘Arafat, après avoir assisté à la mosquée Namirah aux prières du D’hor et de l’Assr combinées en deux “rakaâte” chacune. Cette mosquée est située sur le djebel El-Rahmah, endroit symbolique où le Prophète Mohamed prononça son Sermon d’adieu. Près de trois millions de fidèles, bravant les rigueurs d’une chaleur torride, vont prier avant de se rendre sur le Mont ‘Arafat, point culminant et pierre angulaire du pèlerinage

Khotbat El Wadaâ du Prophète Mohamed (QSSSL) ou le pèlerinage de l’Adieu

Au mois de dhû-l-Qi’da en l’an X de l’Hégire, le Prophète (QSSSL) était prêt avec les croyants pour le pèlerinage dit de l’Adieu ou de l’accomplissement : Pèlerinage de l’adieu puisque ce fut le dernier accompli par le Prophète (QSSSL) qui y fit ses adieux aux croyants.

Pèlerinage de l’accomplissement parce que le Prophète y a communiqué aux croyant, en acte et en parole, la Loi divine à l’égard du pèlerinage. Tous les autres fondements et règles de l’Islam ont été déjà élaborés, il ne restait que le pèlerinage qui nécessitait un éclaircissement et une démonstration. C’est ainsi que Dieu a révélé au Prophète (QSSSL) lors du pèlerinage à ‘Arafat les versets suivants : Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous Mon bienfait”. (al-Ma’ida). (Le plateau servi).

Le Prophète (QSSSL) quitta Médine le 25 du mois de d’hû-l-Qi’da et arriva à La Mecque le 5 d’hû-l-Hidja. Il se fit remplacer à Médine par Abda Dûdjanah as-Sâ’idi.

Après avoir accompli la prière de midi à Médine, le Prophète (QSSSL) s’est mis en route. La prière de l’après-midi fut accomplie à al-Hulaïfah où il passa la nuit. Comment ce pèlerinage fut-il accompli ?

Djaber b.’Abdullâh dit : Tout au long de neuf années, le Prophète s’était abstenu de faire le pèlerinage à La Mecque. En cette dixième année, on proclama que le Prophète (QSSSL) voulait faire le pèlerinage ; un grand nombre de musulmans étaient venus ainsi à Médine dans l’intention de l’accompagner et dans l’espoir d’être dirigés par lui et de suivre son exemple.

Nous étions donc sortis de Médine avec lui. Lorsque nous arrivâmes à al-Hulaïfah, une femme y accoucha, c’était Asma bt. abû Bakr. Elle envoie demander au Prophète (QSSSL) ce qu’elle devait faire dans ce cas. Il lui recommanda de se laver et de se mettre en état de pèlerinage.

Après avoir accompli la prière à la mosquée, le Prophète (QSSSL) avait enfourché son chameau et pris la route du désert ; une foule innombrable l’entourait. Il marchait entre nos dos alors que le Coran descendait sur lui, il en connaissait l’interprétation, et il exécutait ce que les versets lui recommandaient. Nous l’imitions dans ses manières d’agir. C’est ainsi que tous nous implorions Dieu, comme il le faisait lui-même avec cette formule : “Je suis venu à Toi Seigneur mon Dieu, à Toi qui n’as pas d’associé certes, à Toi Seul les louanges, la grâce et le bien, Tu n’as pas d’associé”. Djaber continue :

“Notre intention était de faire le pèlerinage, non pas la ‘umra. Lorsque nous étions arrivés avec le Prophète (QSSSL) à la Maison Sacrée, il s’appuya à la colonne principale, prit trois poignées de sable et les éparpilla successivement, puis il fit quatre pas et gagna le tombeau d’Abraham (que la paix soit sur lui) ; il lit : “Adoptez donc pour lieu de culte ce lieu où Abraham se tint debout” et il se mit à prier. Il récitait entre deux prosternations la sourate La Pureté, (al-Ikhlâs). Puis il retourna à la colonne, il s’y appuya encore une fois, puis il sortit vers Safâ.

En s’en approchant il lisait : “Safâ et Marwah sont très certainement parmi les emblèmes de Dieu”. Puis il récitait trois fois : “Il n’y a de Dieu que Dieu. Il est unique et Il n’a pas d’associé, à Lui le règne, à Lui l’éloge, Il a la toute-puissance, il n’y a que Dieu l’Unique, il a rempli sa promesse, donné victoire à son esclave, et vaincu, Seul, les partis”. Puis il descendit à Marwa où il exécuta les mêmes prières qu’à Safâ.

Arrivé à Mina, le Prophète (QSSSL) y accompli les cinq prières de midi, de l’après-midi, du crépuscule, du soir et de l’aube. Puis, au matin, il ordonna de lui faire dresser à Namira, à ‘Arafat, une tente en poils de chameau. Il y resta jusqu’au crépuscule puis ordonna de lui amener sa chamelle qu’il monta pour gagner le creux de la vallée où il prononça un discours : “Allah a rendu sacrés, pour vous, vos personnes et vos biens jusqu’au jour où vous viendrez en Sa présence, comme est sacré ce moisci, ce sol-ci, ce jour-ci”.

Puis il rappela qu’au jour où les hommes seront assemblés devant Lui, Allah sera informé de toutes leurs actions : “Désormais tout gain usuraire sera anéanti mais vous jouirez du capital de vos biens ; vous ne serez point lésés, alors que vous n’aurez point fait tort.

Toute vengeance du sang, issue du préislam, est effacée…Hommes, Satan désespère maintenant d’être adoré dans cette terre qui est vôtre”. Et le Prophète conclut : — “Hommes, écoutez mes paroles et pesez-les car j’ai accompli ma vie, et je laisse en vous ce par quoi, si vous y êtes fidèles, vous éviterez à jamais l’égarement, une chose claire, le Livre d’Allah et la Sunna de Son prophète.

Ecoutez mes paroles et pesez-les. Sachez que les musulmans sont frères ; que n’est licite pour un homme sur la part de son frère que ce que celui-ci lui donne de son plein gré. Et ne faites point tort à vos propres personnes. Ai-je rempli ma tâche ?

— Par Allah, oui, répond la foule.

— Par Allah, je rends témoignage”, répéta le Prophète (QSSSL) trois fois. Il a condamné dans son sermon (khutba), comme invention satanique le mois intercalaire qui rétablissait la concordance de l’année solaire avec la lunaire.

Il a confirmé la coutume des quatre mois sacrés, trois consécutifs et Radjab isolé, époques du hadj et de la ‘umra. Il a insisté sur les droits et devoirs des musulmans envers les femmes. Il a déclaré enfin qu’à ‘Arafa, à Muzdalifa et à Mina tout l’espace est favorable à une station adoratrice ou au sacrifice.

Ce pèlerinage a pris le nom de l’accomplissement (Hadjdj al-balâgh) parce que le Prophète (QSSSL) y a prononcé l’expression : “Ai-je accompli ?”. Il est également appelé Pèlerinage de l’Adieu car il fut suivi de près par la mort du Prophète qui fut de retour à Médine au cours du mois de dhi-l-Hidjdja.

Le pèlerinage, c’est ‘Arafat !

Le cœur à Arafat, les Algériens vivent depuis ce matin, à l’instar de tous les musulmans, au rythme de l’Aïd El Adha, la fête du sacrifice qui coïncide avec le 10 du mois de Dhou Al-Hijja, le dernier du calendrier musulman. C’est de cet endroit qu’une khutba (sermon) d’une autre dimension avait été délivrée par le dernier des Envoyés de Dieu Tout-Puissant, El Moustapha (QSSSL) à la communauté musulmane entière (la Oumma) et dont le message avait été, en ce jour même, diffusé en retour par des pèlerins à leurs patries respectives.

Allahou Akbar ! Quel bonheur pour cette Oumma qu’unissent la foi, les valeurs du pardon, la tolérance, et la sublime Wakfat Arafat que tous les musulmans de la planète vivent en ces instants, en temps réel, dans l’unicité d’Allah et le respect de la Sunna du Prophète Mohamed (QSSSL).

Arafat, ce mont qui en ces moments fait vibrer les cœurs de tous ceux qu’unit la profession de foi La Ilaha Illa Ellah Mohamed Rassoul Allah, est le lieu béni que les Algériens vénèrent pour se ressourcer dans la foi et la piété, tout comme ils le vivent dans l’ambiance de la fête du Sacrifice qu’ils célèbreront demain solidairement avec tous les musulmans d’une même Oumma, celle que revendiquera Mohammed (QSSSL) le jour de la Résurrection devant Allah, celle donc à laquelle ont été destinés ses messages historiques à l’occasion du Sermon d’Adieu (Khotbat El Ouadâa). «Vous savez que chaque Musulman est le frère d’un autre Musulman, vous êtes tous égaux. Aucune personne n’est supérieure à une autre excepté en piété et en bonne action» (extrait de la Khotba).

Arafat aujourd’hui et l’Aïd El Adha demain , une interférence qui vaut par ses symboliques et la portée de leur aspect évènementiel. Dans le rituel de cette année, les Algériens en auront un peu plus par rapport à leurs frères du monde musulman. La Wakfa (un jour de carême pour nombre de musulmans) et le Sacrifice ont lieu, cette fois, en Novembre, le mois symbolisant l’histoire de cette Révolution qui vaut par la grandeur du peuple algérien et par les valeurs humaines universelles contenues dans la Déclaration qui l’a instituée.

E. M.