1000 milliards de dollars pour acheter la paix sociale et engraisser la corruption

1000 milliards de dollars pour acheter la paix sociale et engraisser la corruption

Technicians stand at Krechba gas treatment plant, about 1200 km (746 miles) south of Algiers December 14, 2008. Algeria has approved or plans to approve projects expected to bring on up to 110,000 barrels per day (bpd) of crude oil output and 100,000 bpd of oil equivalents by 2012 or 2013, a Sonatrach official said on Sunday.  REUTERS/Zohra Bensemra (ALGERIA)La politique de la basse-cour est juste un mensonge d’état par et pour le pouvoir de l’Etat.

Les recettes provenant principalement de nos ressources en hydrocarbures durant les mandats d’Abdelaziz Bouteflika ont généré un peu plus de mille milliards de dollars avec un niveau historique de cash-flow. Nos richesses s’épuisent à une vitesse de lumière sur le compte des générations futures par les tenants du pouvoir inconscients et irresponsables, le pays vieillit, abandonné à la corrosion du temps et aux effets de nature anthropique par ces gestionnaires politiques qui affichent la volonté de détruire notre patrie avec la politique de la terre brulée, la jeunesse algérienne désemparée fuit le pays avec amertume et désolation à la recherche de la dignité, du respect, d’un avenir et des défis, le peuple s’appauvrit et tombe dans le misérabilisme absolu sous la dégradation du pouvoir d’achat, du chômage, des inégalités sociales de santé et d’éducation, l’économie est gangrénée par la corruption qui gagne le niveau le plus haut de notre histoire, une économie qui s’agonise avec l’absence de stratégie de développement et de politique de création de richesses, Une classe de richissime se construit au grand dam de notre citoyenneté et de nos droits avec la bénédiction de ceux qui manipulent le discours du mensonge avec malhonnêteté intellectuelle et la démocratie est torpillée par un pouvoir monocéphale avec le cautionnement de ces strapontins parlementaires et du conseil constitutionnel qui s’engraissent pour fabriquer des lois à la mesure des perchoirs et des mangeoires de la honte.

Le premier mandat d’Abdelaziz Bouteflika a servi au remboursement de la dette héritée de la période de Chadli Bendjeddid, le peuple était appelé à se serrer la ceinture pour offrir la souveraineté au pouvoir et pour que le président retrouve son image sur la scène internationale. Le peuple a voté pour Bouteflika, sanctionné par la suite pour la gestion médiocre des autres en remboursant l’argent volé et dilapidé des caisses de l’Etat des années de « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Finalement, Bouteflika offre un discours patriotique au peuple, lui impose la faim et le prive de ses droits démocratiques. Il découvre les balises et les limites de son pouvoir et déclara publiquement : « Je ne veux pas être un trois-quart de président », ce message significatif explique l’impact sur son état de santé et justifie sa démission des discours populaires et de ses prestations publiques. Un combat de deux mandats pour déraciner les uns et réprimer les autres, pour écarter ceux qui ont collaboré à son évincement du cercle du pouvoir après la mort de Boumediene et gâter ses fidèles pour leur infidélité aux valeurs de la république, aux droits de l’homme et au respect de la dignité humaine.

Le deuxième mandat sans programme politique est monnayé avec la distribution d’enveloppes d’argent aux chouyoukhs, aux chikhates, aux comités de soutien et aux personnes d’influence. Un mandat sanctionné par la réalisation de l’aéroport d’Alger, par l’avancement des travaux du métro de la capitale et de ces cités ghettos, par le lancement de l’autoroute Est-Ouest et par d’autres projets annexes. Ces ouvrages sont de classe banale en Europe et en Amérique et ne nécessitent aucun folklore pour leur inauguration. Le pétrole dépasse la barre de 100 dollars et l’Algérie retrouve sa prospérité grâce aux pétrodollars, l’insignifiance nommée par décret présidentiel profite de l’état de santé du président, de l’absence d’organes de contrôle et du silence complice de ces personnes qui ronronnent de plaisir dans nos hémicycles. Des scandales de corruption et de détournement s’éclatent en série, le président bloque le projet anti-corruption et plonge dans le mutisme total. La patrie saigne de ce niveau de corruption inégalé. Ce phénomène indécent marque à jamais la présidence de Bouteflika. Ce mandat se termine par la révision de la constitution, un acte de corruption politique qui offre à Bouteflika une présidence à vie et pour toute la vie.

Le troisième mandat est marqué par l’hospitalisation de Bouteflika et par la gestion des affaires du pays à partir de l’étranger. Le pays se dégrade davantage par une corruption qui se métastase à tous les niveaux de la société. Le départ massif des familles algériennes à l’étranger, l’ouverture de dizaines de bureaux d’immigration en Algérie avec la complicité des pouvoirs publics, l’insécurité aux frontières et la dégradation du climat social, les exécutions extrajudiciaires, la répression de toutes les manifestations populaires et la fermeture du champ politique ne sont que la productivité de cette illégalité constitutionnelle.

Le président communique par courrier avec son peuple et la vacance du pouvoir nous rappel son message qu’il faut lire en interligne pour comprendre son maintient à titre de président en chaise roulante : « Il faut cesser de parler de ma santé, je suis un homme absolument comme tout le monde. Il est tout à fait clair que lorsque j’aurai des problèmes de santé, je rentrerai chez moi définitivement. » Et pourtant !

Le quatrième mandat est une aberration absolue de notre histoire et une insulte à la mémoire algérienne. Il signifie que notre pays manque d’hommes capables de défendre la patrie avec patriotisme, engagement et compétence. Nous sommes à la première année de cette mascarade et le pays fonce d’avantage dans le vide et la dégradation du climat politique, social, économique, sécuritaire et culturel.

Dans la perspective de ces mandats, la Métidja est bétonnée pour prendre place aux labels de nos agrumes, la Deglet Nour quitte frauduleusement nos frontières pour épouser les marques des pays voisins à l’exportation, nos sardines et nos crevettes royales s’échangent en haute mer avec des partenaires de la rive Nord de la Méditerranée, notre cheptel traverse nos frontières illégalement pour offrir du bon goût du terroir à la gastronomie de nos voisins, nos oliviers brulés pour raison d’état, nos entreprises qui ne rapportent pas de la richesse au pouvoir sont bradées aux membres de la confrérie qui papillonnent au-dessus de la misère de notre peuple et notre Dinars se brade en volume de poids à Barbes.

Les banques algériennes, les compagnies aériennes et les entreprises de navigation, les hôtels de luxe et l’ensemble des infrastructures de l’état qui offrent le bien être physique et moral sont à la disposition de la caste supérieure, le peuple reprend sa place de deuxième collège et attend la Sadaka dans l’attente du retour du Messie.

Présentement, l’Algérie est sans perspective d’avenir. Elle dispose de tous les moyens nécessaires pour faire face aux défis majeurs et aux enjeux politiques, économiques et sécuritaires. Pour cela, Il y à lieu de rajeunir le pouvoir, de démocratiser la gestion de toutes les affaires de la société, de libérer la justice et l’information de la recommandation des pouvoirs supérieurs, de remettre la valeur des échelles aux normes de compétence et de mérite, d’abolir les coulisses de l’hypocrisie et prioriser la transparence, de placer l’école et l’université au centre du développement et de la recherche, de valoriser nos artistes et encourager la production artistique, de moraliser l’environnement politique et faire naître l’art et la manière civilisationnelle de quitter la chaise du pouvoir à la fin de mission, de ne pas placer l’amour du pouvoir au-dessus de l’amour de la patrie. Ces possibilités sont faciles et réalisables pour sauver notre pays d’une déchéance certaine. Malheureusement, Celles-ci relèvent de l’utopie et Bouteflika chaste la destiné de notre peuple pour aller rejoindre un jour Boumediene avec le titre de President de la république.

Brahim Gater