Issues du centre géographique de l’armée espagnole : Les cartographies des forteresses d’Oran exposées à Alger.

Issues du centre géographique de l’armée espagnole : Les cartographies des forteresses d’Oran exposées à Alger.

Une exposition de cartographies des forteresses d’Oran du centre géographique de l’armée espagnole se tient du 29 septembre au 27 octobre au palais des Raïs à Alger.

Cette manifestation met en lumière les multiples monuments d’Oran sous l’occupation espagnole durant trois cents ans.  Sur les cimaises de ce magnifique palais,  on voit exposés de grands plans de ces fortins et citadelles qui plaident pour une architecture espagnole durant  cette expansion coloniale. Etalée sur les salles des deux niveaux du palais des Raïs, cette exposition donne une vue synoptique de tous les forts, châteaux et murailles de  cette cité de l’ouest du pays.

On constate le plan du château de Mazalquivir effectué par Antonio de Gaver avec une coupe de face et une autre de profil ainsi que celle  d’un escalier en dénivelé.  Il y a un plan de la ville supérieure d’Oran avec el Alcazaba (vieux château),  la forteresse construite  entre avril et mai  911 par Ibn  Abi Aoun, et qui est le centre de la vie militaire, ainsi que le plan  du fort  de Rosalcazar qui est le plus grand et le plus antique  de toutes les défenses de cette cité, avec une  vue sur la mer dominant la baie de Mazalquivir (Marsa el kebir).

Par ailleurs, le plan et la coupe du fort Saint Grégoire  est bien représenté. Celui-ci constitue l’une des pièces maîtresses du système de défense d’Oran.  Situé à 175 mètres en pente et en flanc du Murdjadjo ou montagne de l’Aidour, il est l’œuvre de l’ingénieur Giacome Palearo, alias le Fratin.

On retrouve  également un grand plan du fort Saint  Philippe situé du côté opposé à Santa Cruz, à l’est de la  rive droite de la rivière des Moulins, là où se trouve le fort Saint André. Sur la route de Marsa el Kébir, sur le bas-côté de la route en surplombant la baie, c’est le  gigantesque fort de Mazalquivir qui domine. Ce château, avec ses énormes fortifications,  ont été réalisées durant  la période du roi espagnol Felipé 2. La ville d’Oran avait une situation qui l’a rendue difficile à attaquer et ses fortins ont été établis à une altitude géographique déterminée et dans une situation stratégique. Il est à relever que ces monuments historiques issus  du passé font partie intégrante du tissu urbain de la ville, donnant une configuration spatiale particulière  et unique à  Oran. Toutes ces bâtisses, fortins et monuments historiques sont inclus dans le paysage urbain actuel.

Ils témoignent de cette présence espagnole pendant trois siècles ayant engendré un cachet particulier à  cette cité de l’Oranie. Cette exposition plus orientée  pour les  professionnels montre un pan de l’histoire commune entre ces deux pays que sont l’Algérie et l’Espagne. Un détour au palais des Raïs (Bastion 23) permet de plonger dans une page d’histoire et de se remémorer la bravoure des autochtones qui n’ont cessé de chasser les envahisseurs au fil des temps.